— Publié le 23 avril 2013

Les Canadiens touchent Aubut

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Le sport canadien n’a sans doute jamais autant parlé français. Le Québécois Marcel Aubut a été réélu pour quatre ans, par acclamation, à la présidence du Comité olympique du Canada (COC). Une élection organisée dans le fief de l’ancien président de l’équipe de hockey-sur-glace des Nordiques, à Gatineau, au Québec.

Son premier mandat, débuté en 2009, Marcel Aubut l’avait placé sous le signe des finances. Son idée fixe : augmenter les revenus du Comité olympique. Jamais facile, en temps de crise. Mais les Jeux de Vancouver, en février 2010, ont aidé à la manœuvre. Résultat : un investissement de 100 millions de dollars canadiens, environ 75 millions d’euros, annoncé en novembre dernier afin de compenser la baisse de partenariat consécutive à l’après Jeux d’hiver.

Avec quatre nouvelles années devant lui, l’homme fort du sport canadien pense médailles et victoires. Il l’a dit après sa réélection : « Le but est clair et simple : nous devons obtenir plus de médailles à Sotchi, Rio et Pyeongchang. Nous devons accroître notre bassin de médailles potentielles et concrétiser celles-ci mieux que tous les autres pays. S’ils sont bien supportés, nos athlètes peuvent concourir et gagner contre les meilleurs au monde.»

Comment ? En se montrant plus malins que les autres. Cette fois, c’est Ian Moss, le président de la Fédération canadienne de patinage de vitesse, qui s’exprime : « Il faut reconnaître qu’il n’y aura jamais autant d’argent dans le système canadien que chez certains pays européens et asiatiques. Nous devons utiliser intelligemment notre argent pour avancer vers notre but, que ce soit dans la haute performance, l’amélioration de la santé générale de nos concitoyens ou simplement l’utilisation du sport pour accroître la fierté des Canadiens. »

Dans les faits, Marcel Aubut veut privilégier la détection, mieux cibler les entraîneurs placés à la tête des sélections nationales, et profiter des ressources du COC pour aider individuellement les athlètes à préparer les échéances olympiques. En clair, « harmoniser notre système sportif. »

Autre priorité : profiter à fond des Jeux de Sotchi en 2014, des Jeux Panaméricains de Toronto en 2015, puis des Jeux d’été à Rio l’année suivante, pour installer les athlètes canadiens en meilleure place dans la société. En faire des exemples. Marcel Aubut : « Dans une époque où les gouvernements cherchent constamment des nouvelles façons de surmonter les défis, nous, leaders du monde du sport, sommes dans une excellente position pour leur dire : « Les athlètes canadiens ne sont pas seulement des héros nationaux, ils font également partie de la solution. »

Dans la foulée, le président du COC a également promis que le siège de l’institution à Montréal verrait bientôt sa façade décorée des anneaux olympiques, et qu’il serait enrichi d’un musée. Un traitement similaire est prévu pour les bureaux de Toronto.

En revanche, pas un mot sur une éventuelle candidature du Canada aux Jeux d’été. Priorité est donnée à l’organisation des Jeux Panaméricains à Toronto en 2015. Pour la suite, prudence et réflexion.