— Publié le 30 janvier 2013

El Moutawakel, presque prête à refaire l’Histoire

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Sera-t-elle pionnière jusqu’au bout ? Après avoir été la première athlète musulmane championne olympique, sur 400 m haies aux Jeux de Los Angeles en 1984, Nawal El Moutawakel pourrait devenir la première femme à présider le CIO. Rien n’est encore officiel, mais la Marocaine a profité d’une visite d’inspection des sites de Rio 2016 pour avancer ses pions pour une possible candidature à la succession de Jacques Rogge. « Candidate, pourquoi pas ? » a lâché Nawal El Moutawakel. Avant de poursuivre : « Je n’ai encore rien décidé. Il y a une longue liste de prétendants, mais je pourrais en être. »

A moins d’une année de l’élection, prévue le 7 septembre 2013 à Buenos Aires, trois membres du CIO ont déjà manifesté leur intention de viser le siège présidentiel : l’Allemand Thomas Bach, souvent considéré comme le favori, le Porto Ricain Richard Carrion et le Singapourien Ser Miang Ng. Trois hommes, représentant trois continents. Et donc, peut-être, une femme, africaine et francophone. Depuis la création de l’institution, en juin 1894, le CIO a toujours été dirigé par des hommes. A ce jour, ses huit présidents successifs ont tous été européen (pour sept d’entre eux) ou américain (Avery Brundage).

A 50 ans, Nawal El Moutawakel constituerait, si elle décidait de franchir le pas, une candidate très sérieuse et crédible. Entrée au CIO en 1998 (la même année que le Singapourien Ser Miang Ng), elle n’a pas tardé à y faire son trou. Après avoir siégé dans un nombre record de commissions (athlètes, femmes et sport, marketing, réformes du CIO…), elle occupe aujourd’hui l’un des cinq postes de vice-président (avec, notamment, deux de ses possibles rivaux, Thomas Bach et Ser Miang Ng). Elle a dirigé la commission d’évaluation des Jeux de 2012, puis celle de l’olympiade suivante. Elle préside actuellement la commission de coordination des Jeux de Rio 2016.

En 2010, le quotidien L’Equipe a dressé la liste pionniers du sport africain. Nawal El Moutawakel y occupait la deuxième place, derrière le coureur éthiopien Abebe Bikila, premier athlète d’Afrique noire champion olympique, au marathon des Jeux de Londres en 1960.