— Publié le 4 mai 2020

A Munich 2022, l’Europe pourrait se jouer à neuf

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Quatre ans après une première édition à cheval entre deux villes, Berlin et Glasgow, les championnats d’Europe multisports découvriront l’unité en 2022. A Munich, en Bavière. Malgré le jeu de piste actuel du calendrier sportif, ils conserveront leurs dates initiales, du 11 au 21 août. Pour le reste, mystère.

Une question, surtout, n’est pas encore tranchée : avec quels sports ? Quelques mois en arrière, la réponse semblait acquise. Munich 2022 devait suivre les traces de l’édition 2018, en incluant l’athlétisme, l’aviron, le cyclisme, le golf, la gymnastique et le triathlon. La présence de la natation restait au conditionnel, la Ligue européenne (LEN) n’ayant toujours pas annoncé sa décision.

Mais les choses sont en train de changer. Le mois dernier, le golf a été retiré du programme. En cause, la décision du Tour européen et du Ladies European Tour de revoir leurs calendriers respectifs, désormais incompatibles avec une présence des meilleurs joueurs à Munich au mois d’août 2022.

Un coup dur pour les organisateurs allemands. Mais une décision récente du conseil municipal de la capitale de la Bavière pourrait leur sauver la mise. Et même, sans doute, donner à l’événement une dimension nettement plus vaste.

Selon le Süddeutsche Zeitung, les autorités munichoises ont donné leur feu vert à l’ajout de nouveaux sports au programme de Munich 2022. Il pourrait désormais en compter un maximum de neuf. Avec le retrait définitif du golf, et l’incertitude sur la natation, le format actuel est réduit à seulement six sports. Il resterait donc trois places à prendre.

Selon plusieurs sources, le beach volley, l’escalade, le canoë-kayak et le tennis de table tiendraient la corde. Les organisateurs munichois discuteraient actuellement avec les institutions sportives concernées, mais aussi avec les diffuseurs, avant de prendre une décision. Elles est attendue pour la fin du mois de mai.

Interrogé par SportBusiness, Stefan Kürten, le directeur exécutif d’Eurovision Sport, la branche sportive de l’UER, se dit favorable à l’ajout de nouveaux sports, sous réserve de rester dans une limite raisonnable en termes de temps d’antenne. « L’idée est excellente pour proposer un spectacle encore plus dynamique et vivant, explique-t-il. Mais les intérêts des uns et des autres – la ville de Munich, les organisateurs, les fédérations et nous-mêmes – ne sont pas faciles à accorder. En tant que diffuseurs, nous devons être attentifs, car certains sports peuvent s’avérer très intéressants pour la ville de Munich, mais moins attractifs pour la télévision. »

Le beach volley serait bien placé, tout comme l’escalade. Les deux sports présentent l’avantage de pouvoir facilement s’intégrer dans le décor urbain, sans faire gonfler les coûts. Le tennis de table, où l’Allemagne domine la hiérarchie européenne, aurait également ses chances.

Reste une question : le budget. En phase de candidature, Munich avait estimé à 130 millions d’euros le coût des championnats d’Europe multisports. La facture devrait être répartie pour l’essentiel entre la ville, l’Etat de la Bavière et le gouvernement fédéral. Une augmentation du nombre de sports ne sera sans doute possible qu’à la condition de ne pas s’éloigner de cette estimation budgétaire.

Les organisateurs devront également faire entrer un plus grand nombre de disciplines dans le cadre actuel de l’événement, prévu sur une période de 11 jours. Avec une année 2022 déjà surchargée par les rendez-vous sportifs majeurs, leur marge de manœuvre semble très réduite. Pas simple, donc, mais jouable.