— Publié le 30 mars 2020

Pour le Japon, les Jeux de Tokyo doivent rester en été

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Contraste dans le décor olympique. A Lausanne, au siège du CIO, le « puzzle » des Jeux de Tokyo en 2021 se prépare en silence. Rien ne filtre des travaux du groupe de travail, « Here we go », composé dans l’urgence la semaine passée pour revoir tous les plans de l’événement. A Tokyo, en revanche, les langues se délient.

Yuriko Koike, la gouverneure de la capitale, a exprimé son point de vue. Yoshiro Mori et Toshiro Muto, respectivement président et directeur général du comité d’organisation, ont eux aussi parlé. Ils le font peu. Sans grande surprise, leurs avis divergent. Mais ils dessinent malgré tout, au moins à grands traits, l’allure des Jeux de Tokyo en 2021.

Pour Yuriko Koike, l’option d’un événement olympique et paralympique au printemps sonne comme une idée à creuser. Elle l’a évoquée en fin de semaine passée, suggérant que la période printanière aurait l’avantage de réduire les risques liés aux fortes chaleurs de l’été.

Surtout, les Jeux de Tokyo avancés plus tôt dans l’année permettraient à Tokyo de récupérer sans l’ombre d’un doute les marathons et les épreuves de marche, délocalisés à Sapporo, sur l’île d’Hokkaido, à 800 km au nord de la capitale.

Yuriko Koike n’a jamais avalé la décision du CIO de retirer à sa ville les cinq épreuves hors stade du programme d’athlétisme. Elle ne lâche pas le morceau et pourrait profiter du report des Jeux pour les récupérer. « Les habitants de Tokyo veulent le marathon », a-t-elle répété la semaine passée. Le surcoût du report de l’événement à l’année 2021 pourrait lui offrir un argument de poids, la délocalisation à Sapporo n’étant pas indolore pour le budget des Jeux.

Mais les médias japonais croient savoir que l’option du printemps, sans être définitivement abandonnée, ne tiendrait pas la corde. La chaîne de télévision NHK avance que les deux groupes de travail, mis en place à Lausanne et à Tokyo, pencheraient sur une reprogrammation en juillet et en août.

Kyodo News, de son côté, cite une source interne au comité d’organisation selon laquelle l’option du printemps obligerait les organisateurs à revoir complètement leurs plans logistiques, notamment en termes de transport.

A l’inverse, prévoir les Jeux aux dates initiales, à un jour près, réduirait grandement la marge d’erreur. Elle offrirait aussi plus de sécurité pour organiser un événement débarrassé des risques sanitaires liés à la pandémie de COVID-19. Enfin, elle satisferait les diffuseurs, dont l’Américain NBCUniversal.

Yoshiri Mori, le président du comité d’organisation, a confié à Kyodo News que les Jeux étaient toujours censés se dérouler en été. « Ils devraient se tenir entre juin et septembre », a-t-il avancé.

Pour les dates précises, il faudra encore attendre. Le CIO a annoncé une décision « dans les quatre semaines », soit autour du 20 avril. A Tokyo, le planning se révèle différent. Yoshiri Mori, encore lui, décidément plus prolixe qu’à son habitude, a révélé pendant le dernier weekend que la décision pourrait intervenir nettement plus tôt. Le dirigeant japonais laisse même entendre qu’elle pourrait tomber dès cette semaine, après une réunion du conseil d’administration de Tokyo 2020.

En attendant, les rumeurs vont bon train. Selon Kyodo News, les Jeux pourraient débuter vendredi 23 juillet 2021, pour se terminer dimanche 8 août. Le calendrier resterait identique à sa version initiale. Les Jeux paralympiques suivraient en respectant le même décalage d’une année, avec une cérémonie d’ouverture le 24 août et une soirée de clôture le 5 septembre.