— Publié le 27 mars 2020

Pour les JO, les dates changent mais les quotas restent

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La discussion est ouverte. Elle s’annonce animée. Deux jours seulement après l’annonce officielle du report à l’an prochain des Jeux de Tokyo 2020, le CIO a rassemblé jeudi 26 mars, pour une réunion commune, les fédérations internationales des sports olympiques d’été.

En ces temps de confinement, Thomas Bach a utilisé encore une fois son nouvel outil de travail : la vidéoconférence. Il en devient un expert. Autour de la table, au sens virtuel de l’expression, les représentants de la trentaine de fédérations internationales concernées par les prochains Jeux.

L’ordre du jour ? Interminable. Mais une question a été réglée, sans attendre la suite des échanges entre Lausanne et Tokyo : les athlètes et équipes déjà qualifiés pour les Jeux de Tokyo conserveront leurs billets l’an prochain, que l’événement olympique soit organisé au printemps ou en été. Les quotas déjà distribués ne seront pas redistribués.

« Thomas Bach a expliqué les raisons de la décision du report, puis il a dit que les athlètes qualifiés pour Tokyo 2020 le seraient automatiquement pour 2021″, a confié à l’AFP l’un des participants à la téléconférence.

« Il nous a clairement été précisé que le processus de qualification ne serait pas à reprendre à partir de zéro. Les places déjà acquises ne seront pas remises en question par le report des Jeux à l’année prochaine », a confirmé à FrancsJeux un autre représentant du mouvement olympique.

Thomas Bach l’avait indiqué avant même la décision du report : plus de la moitié des futurs sélectionnés pour Tokyo 2020 (57 %) est déjà connue. Pour les autres, environ 43 %, un processus de qualification sera élaboré au cours des prochains mois par les fédérations internationales concernées. Il devra tenir compte de la date des Jeux, du calendrier sportif déjà connu ou à composer, mais aussi de l’évolution de la pandémie de COVID-19 un peu partout dans le monde. Pas simple mais faisable.

La question de la date des Jeux n’a pas été éludée par Thomas Bach, jeudi 26 mars avec les fédérations internationales. Le président du CIO n’ayant pas le don de deviner l’avenir, il est resté volontairement flou, se contentant de répéter que plusieurs options restaient ouvertes, mais que la décision ne serait pas prise avant trois ou quatre semaines.

Patience, donc. Mais plusieurs fédérations internationales ne s’interdisent pas d’exprimer leurs préférences. Après tout, décider de la date des Jeux n’a jamais fait partie de leurs prérogatives. La situation exceptionnelle provoquée par la crise sanitaire mondiale leur offre une voix dans le débat. Elles comptent bien la faire entendre.

Certains présidents militent pour une tenue des Jeux dès le mois de mai 2021. La période du mois de juin compte aussi ses adeptes. Pour les autres, reprendre une copie déjà rédigée en prévoyant les Jeux entre juillet et août 2021 constituerait l’option la plus évidente et réaliste.

Autre préoccupation, exprimée par les fédérations internationales à l’occasion de la vidéoconférence organisée jeudi 26 mars depuis Lausanne : l’argent. En reportant les Jeux de Tokyo à l’année 2021, le CIO a décalé d’autant le versement de ses subventions aux fédérations internationales, calculées après chaque édition selon un calcul à plusieurs variables.

Le football et le tennis pourront attendre. Mais les sports les moins fortunés risquent de connaître des difficultés de trésorerie, accentuées par une année 2020 amputée d’un grand nombre d’événements à leur calendrier. L’AFP rapporte que plusieurs fédérations internationales ont profité de leur premier échange direct avec le CIO, depuis la décision du report, pour suggérer l’idée d’une avance au moins partielle des fonds alloués après les Jeux.

Le CIO n’a pas encore tranché, mais il devrait le faire sans tarder. Il en a les moyens.