Candidatures

Pour les JO 2026, Italiens et Suédois passent à l’oral

— Publié le 29 novembre 2018

Premier grand oral pour les candidatures aux Jeux d’hiver 2026. Les équipes de Milan/Cortina d’Ampezzo et Stockholm ont présenté leur projet et leur vision aux représentants des 206 comités nationaux olympiques, mercredi 28 novembre à Tokyo, à l’occasion de l’assemblée générale de l’ACNO. Les Italiens ont débuté. Les Suédois ont suivi. Le résultat du tirage au sort, pas encore celui d’un classement à mi-parcours.

Sur la forme, rien de très inédit. Les deux délégations avaient soigneusement préparé leur affaire. Elles ont joué leur partition avec un mélange subtil, mais très habituel dans ce genre d’exercice, de sérieux et de décontraction, cherchant autant à séduire qu’à convaincre. Elles ont profité de l’occasion pour dévoiler leurs logos respectifs (ci-dessous).

Sur le fond, les deux camps se rejoignent sur leur ambition d’organiser des Jeux sans nouvelle construction, aux coûts modestes, sans risque pour les contribuables. On le savait. Mais la composition des équipes appelées mercredi après-midi à la tribune distinguent les Italiens et les Suédois.

Côté italien, le maire de Milan, Giuseppe Sala, et le président de la région Vénétie, Luca Zaia, se sont exprimés. Une façon pour la candidature de montrer à l’assistance, et par ricochet au CIO, le soutien des pouvoirs publics derrière le projet. Côté suédois, le temps de parole a été partagé entre les seuls représentants du mouvement sportif, dirigeants et athlètes. Pas l’ombre d’une silhouette politique. Normal : Stockholm 2026 peine encore à rallier les autorités locales et nationales à son projet.

Au terme de la présentation, les présidents des deux comités nationaux olympiques, l’Italien Giovanni Malago et le Suédois Mats Arjes, ont répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux : Quel sentiment vous inspire votre présentation devant l’assemblée générale de l’ACNO ?

Giovanni Malago : Je suis confiant et positif. Nous avons présenté une idée nouvelle. Notre candidature est complètement innovante. Elle colle autant qu’il est possible aux recommandations de le Nouvelle norme et de l’Agenda 2020 du CIO. Nous avons l’opportunité de débuter une nouvelle ère pour les candidatures olympiques, particulièrement celles des Jeux d’hiver.

Mats Arjes : Je crois que nous avons fait une bonne présentation. Nous avons surtout cherché à expliquer à l’assistance notre concept, qui est basé sur des sites déjà existants. Nous sommes très impatients de poursuivre ce processus de sélection, en espérant organiser les Jeux d’hiver en 2026.

La course pour les Jeux d’hiver a débuté avec sept candidatures. Il en reste seulement deux. Cette nouvelle donne modifie-t-elle votre stratégie ?

Milan/Cortina d’Ampezzo : Cela n’a rien changé. La plus grande erreur que nous pourrions commettre serait de ne pas respecter la candidature de Stockholm. Mais, dans le même temps, nous sommes convaincus que notre candidature est très forte.

Stockholm : Depuis le premier jour, nous sommes concentrés à 100% sur notre candidature. Je ne veux faire aucun commentaire sur l’autre dossier.

Où en est aujourd’hui la question du soutien politique à votre candidature ?

Milan/Cortina d’Ampezzo : Je veux être très clair sur ce sujet. C’est pourquoi nous l’avons évoqué durant notre présentation. La Lombardie et la Vénétie sont les deux régions les plus riches d’Italie, et même d’Europe. Elles apportent les garanties financières. De son côté, le gouvernement italien nous soutient à 100% pour toutes autres garanties : les services additionnels, les règles douanières, les visas, la sécurité.

Stockholm : Le problème est que nous n’avons pas encore un nouveau gouvernement, après les élections du mois de septembre. Cela peut sembler un challenge pour notre candidature, mais je suis convaincu que les dirigeants politiques comprendront la situation et la difficulté qu’elle créée pour notre candidature. Au final, nous pourrons compter sur un fort soutien des forces politiques, des régions concernées en Suède et de la population.

Le conseil municipal de Stockholm est-il aujourd’hui derrière vous ?

Stockholm : C’est le même problème que pour le gouvernement. La nouvelle coalition au conseil municipal a été formée il y a seulement quelques semaines. Nous avons eu des discussions positives avec ses membres, la dernière en date remonte à la semaine passée. Nous les informons du processus de sélection. Nous avançons. Mais il est important de préciser que notre projet ne concerne pas seulement la ville de Stockholm et son conseil municipal. Cinq ou six villes sont impliquées, dont celle de Sigulda, en Lettonie.

Avez-vous mesuré le soutien de la population ?

Milan/Cortina d’Ampezzo : Le soutien de la population est fantastique. Nous avons mené une enquête, via le CIO, auprès des habitants de Milan. Plus de 80% des personnes interrogées ont répondu de façon positive à la question des Jeux. L’Italie possède une longue tradition de grands événements sportifs, pas seulement olympiques. Les gens sont déjà prêts à être les protagonistes des Jeux d’hiver 2026.

Stockholm : Les Suédois adorent le sport. Nous savons que le CIO mesure le soutien de la population. De notre côté, nous n’avons pas encore réalisé de sondage. Mais je sais que les personnes favorables aux Jeux d’hiver sont majoritaires, pas seulement à Stockholm, mais dans toute la Suède.

Quel serait le budget des Jeux d’hiver en 2026 ?

Milan/Cortina d’Ampezzo : Moins de 400 millions d’euros pour les sites, à construire comme le village des athlètes, ou seulement à rénover. Cette candidature vient des régions. Elle ne réclame aucun nouvel investissement et ne laissera pas un seul « éléphant blanc » après les Jeux.

Stockholm : Je ne veux faire aucun commentaire sur notre budget. Mais il est important de savoir que nous n’avons prévu aucun investissement. Le budget sera seulement dédié à l’opérationnel.