Candidatures

« Le vote sera serré mais je suis optimiste »

— Publié le 8 juin 2018

J – 2 pour la candidature de Sion aux Jeux d’hiver en 2026. Dimanche 10 juin, la population du Valais est invitée à se rendre aux urnes pour l’une de ces « votations » dont la Suisse se nourrit d’un bout à l’autre de l’année. Elle doit se prononcer sur un crédit d’engagement du canton en faveur du projet olympique.

En cas de refus, Sion remballerait ses rêves de succéder à Saint-Moritz en accueillant les Jeux d’hiver. Dans le cas contraire, l’aventure pourrait se poursuivre. Et la candidature suisse, pour avoir surmonté l’étape toujours périlleuse du référendum, s’installerait en position de favorite pour l’attribution des JO en 2026.

Frédéric Favre (photo ci-dessous), conseiller d’Etat valaisan et vice-président de sion 2026, a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux: A deux jours du référendum, quel est votre état d’esprit et celui de l’équipe de candidature? Etes-vous confiants ou inquiets?

Frédéric Favre: Il y a eu autour de ce projet olympique un important débat démocratique. Il a été long. La campagne a démarré l’an passé avec les premiers débats télévisés. Il était normal d’en passer par une campagne aussi longue, car l’enjeu le justifiait. Mais, aujourd’hui, on veut le résultat. Je suis optimiste. Mais j’ai impression que l’issue de la votation sera serrée.

Certains sondages réalisés au cours des dernière semaines ont plutôt révélé une tendance au non à la candidature. Comment les analysez-vous?

L’un des derniers sondages, dont le résultat penchait vers le non, a été réalisé exclusivement sur internet. Nous n’en tenons pas vraiment compte, car il est connu que ces enquêtes s’avèrent souvent peu fiables. Un autre sondage, mené par des médias valaisans, a révélé une opinion publique très partagée, à 50/50. Il a pourtant été fait avant quelques décisions importantes concernant la candidature, notamment sur les garanties financières. Depuis, il est acquis que le coût des Jeux ne serait pas à supporter seulement par la ville de Sion et le canton du Valais. Aujourd’hui, la tendance nous est plus favorable. Je le ressens ainsi.

Dimanche 10 juin, il sera demandé aux Valaisans de se prononcer sur un crédit d’engagement pour le projet Sion 2026. N’aurait-il pas été plus pertinent de les interroger de façon directe sur les Jeux d’hiver en 2026?

La Constitution ne le permet pas. Elle ne permet pas de poser une question de principe dans le cadre d’une votation. Nous demandons aux Valaisans s’ils acceptent le crédit d’engagement. En cas de réponse positive, nous pourrions faire les Jeux. Dans le cas contraire, cela serait impossible. Mais il n’y aura pas d’ambiguïté: les habitants du canton savent très bien que la question concerne l’avenir de la candidature aux Jeux d’hiver en 2026.

Que se passera-t-il en cas de victoire du non? La candidature suisse sera-t-elle forcément enterrée?

En cas de victoire du non, nous nous retirerions de l’association pour les Jeux en 2026. Je suis un élu du peuple, je respecte le choix démocratique. Il reviendra aux autorités à Berne de trancher la question. Il n’est écrit nulle part que la candidature de la Suisse implique forcément Sion et le Valais. Mais le projet a toujours été construit autour du Valais. Je l’imagine mal repartir sur une page blanche.

Les membres suisses du CIO se sont assez peu faits entendre pendant ces longs mois de campagne. Cette relative discrétion répondait-elle à votre volonté ou à la leur?

Ils n’ont pas été absents du débat, loin de là. Ils se sont impliqués à chaque fois que nous les avons sollicités. Patrick Baumann a participé à une conférence de presse sur l’héritage des Jeux. René Fasel et Denis Oswald sont aussi intervenus dans les médias. Ils ont toujours répondu présent. Mais il n’aurait pas été judicieux qu’ils participent plus activement à une campagne politique. Ce n’était pas le moment. Ils auront un rôle beaucoup plus important à jouer après le 10 juin en cas de victoire du oui au référendum.