Candidatures

A Lima, le CIO pourrait finalement voter deux fois

— Publié le 9 décembre 2016

Étonnant Thomas Bach. Le président du CIO révèle avec le temps une fascinante aptitude à jouer de l’effet de surprise. Preuve en a encore été donnée jeudi 8 décembre, au troisième et dernier jour de la réunion de la commission exécutive de l’organisation olympique, tenue dans le cadre pourtant très prévisible de la ville de Lausanne.

Invité à s’exprimer sur la course aux Jeux de 2024 et sur le processus de candidature, Thomas Bach a surpris son monde en expliquant que les choses pourraient bientôt changer. En grand. Et même, qui sait, dans un avenir proche.

« Nous avons trois candidats solides pour 2024, mais sans l’Agenda 2020, nous n’aurions eu aucun candidat pour les JO 2024 », a suggéré le dirigeant allemand. Jusque-là, rien de très nouveau. Le refrain est connu. Mais la suite l’est nettement moins. « Nous produisons trop de perdants, a poursuivi le président du CIO. Notre but n’est pas de produire des perdants, mais de choisir la meilleure ville hôte possible pour les Jeux. »

Moins de perdants, donc plus de gagnants. La formule est logique. Mais comment? Pressé par les questions des médias, Thomas Bach a expliqué que le processus de candidature aux Jeux de 2024 « suivait son cours ». Mais il précise: « Nous devons penser à long terme. Nous avons déjà commencé avec 2024 en réduisant le nombre de villes candidates lors de la phase d’invitation. Nous devons peut-être encore renforcer cette phase d’invitation et avoir un dialogue avec les villes plus tôt ».

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A l’évidence, la course aux Jeux de 2024 s’avère frustrante pour le CIO et pour son président. Elle s’annonçait comme le match du siècle, avec au moins une demi-douzaine de postulants, tous armés jusqu’aux dents. Mais Istanbul, Doha et Bakou, présentés comme partants probables, ont renoncé. Hambourg a dû se retirer faute d’avoir pu passer l’obstacle du référendum. A Rome, la maire Virginia Raggi a renvoyé sans ménagement le projet olympique aux oubliettes.

Dans l’entourage du CIO, il se murmure que la prochaine session de l’organisation, en septembre 2017 à Lausanne, pourrait voter non pas seulement pour les Jeux de 2024, mais en même temps pour ceux de 2028. Deux gagnants pour le prix d’un, un seul perdant. Le scénario semble coller comme un gant à la suggestion de Thomas Bach.

Réaliste? Mark Adams, le porte-parole du CIO, s’est chargé de dégonfler l’affaire. « Nous aurons un processus de candidature normal jusqu’à la session de Lima », a-t-il assuré au site Insidethegames. Il précise: « Mais il existe, en effet, des discussions informelles sur ce sujet au sein de la commission exécutive. »

Thomas Bach, de son côté, n’écarte pas formellement la possibilité d’une double élection, le 13 septembre 2017, pour 2024 et 2028. Interrogé en conférence de presse, il a répondu: « Laissez-nous étudier la question, elle n’est pas simple. »

En attendant, le processus de candidature suit son cours. Un cours jusque-là très normal et prévisible. Le CIO a confirmé, jeudi 8 décembre, ce qui était déjà connu de tous : Budapest, Los Angeles et Paris peuvent continuer la course. Ouf, tout le monde respire. Les trois villes sont autorisées à se rendre à la prochaine étape, la remise du troisième et dernier dossier, le 3 février 2017. Un point de passage au terme duquel elles pourront, enfin, lancer leur campagne de communication internationale.

Le CIO a également officialisé les dates de la visite dans les trois villes de la commission d’évaluation, présidée par le Namibien Frankie Fredericks. Conformément à un ordre déjà établi, et qui ne bougera plus, Los Angeles ouvrira le bal, du 23 au 25 avril 2017. Après une pause, la délégation d’experts et de membres du CIO se rendra à Budapest, du 10 au 12 mai. Elle enchaînera ensuite avec sa visite à Paris, du 14 au 16 mai, soit quelques jours seulement après le deuxième tour de l’élection présidentielle française.