Candidatures

Pour 2019, les Jeux Européens passent à l’orange

— Publié le 18 mai 2015

Les Jeux Européens n’ont pas encore vécu leur première édition. Mais la deuxième connaît déjà son pays d’accueil. Réunie en assemblée générale extraordinaire à Belek, en Turquie, l’Association des comités olympiques européens (EOC) a dessiné à grands traits l’avenir à moyen terme de l’événement. Ses 50 pays membres ont désigné dans une belle unanimité les Pays-Bas pour organiser les Jeux en 2019.

Patrick Hickey, le président de l’EOC, l’a souvent répété: pas question pour les Jeux Européens de se donner des airs de petits Jeux olympiques en organisant en grandes pompes un long et coûteux processus de candidature. Avant de pencher pour le dossier néerlandais, l’EOC a reçu en toute confidentialité une demi-douzaine de lettres d’intention. Elle n’en a fait aucune publicité. Et n’a pas souhaité dévoiler les noms des pays, ou des villes, intéressés par l’édition 2019.

Tout juste sait-on que la compétition a rapidement été réduite à un seul concurrent: le comité olympique des Pays-Bas. A Belek, la semaine passée, son dossier était le seul en lice. Il a été choisi « à l’unanimité » a expliqué Patrick Hickey. Normal. De l’avis général, il collait le mieux à la vision que les comités olympiques européens ont de leur événement. Laquelle? Difficile de répondre avec un tel goût du secret.

Une chose est sûre: les Jeux Européens 2019 ressembleront peu à l’édition 2015, prévue du 12 au 28 juin à Bakou. Les Néerlandais n’en font pas mystère: leur compétition sera essaimée sur l’ensemble du pays. Elle pourrait se tenir dans neuf villes différentes, Amsterdam se contentant des cérémonies, ouverture et clôture, et de l’athlétisme. En Azerbaïdjan, le mois prochain, la totalité de l’événement se déroulera dans la capitale.

Aux Pays-Bas, l’équipe de candidature annonce des Jeux low-cost, sans la moindre construction nouvelle. Elle prévient que les athlètes ne seront pas regroupés dans un village unique, mais logés dans des conditions différentes d’une ville à l’autre. En Azerbaïdjan, le pays a donné aux Jeux Européens 2015 une dimension et un décor dignes des Jeux olympiques, avec un village des athlètes, un centre aquatique et un stade d’athlétisme flambant neufs.

En 2019, les Jeux Européens pourraient, selon les premières estimations, concerner 12 à 15 sports. A Bakou, le programme en comptera 20.

A l’évidence, l’EOC et son président, Patrick Hickey, font le pari d’un événement à géométrie variable, dont le format, l’esprit et même l’ambiance pourraient changer d’une édition à l’autre selon le pays désigné. L’Azerbaïdjan a vu très grand, sans regarder à la dépense. Parfait. Les Pays-Bas envisagent de réduire la voilure, en dépensant peu, au risque d’éclater les Jeux sur l’ensemble du territoire. Pourquoi pas.

Il n’empêche, le décor semble encore flou. A Belek, les 50 comités olympiques européens ont certes choisi les Pays-Bas, mais la messe est encore loin d’être dite. « Nous allons maintenant poursuivre les discussions avec le comité olympique néerlandais », a précise Patrick Hickey. En clair, tenter de remplir les blancs encore nombreux dans le dossier vainqueur.

A ce jour, le gouvernement des Pays-Bas n’a toujours pas officiellement accordé son soutien au projet des Jeux Européens 2019. Les garanties financières n’ont pas non plus été précisées noir sur blanc. Et, plus curieux, aucune des neuf villes censées recevoir des épreuves n’a assuré le comité national olympique de son apport dans le budget de l’événement. Toutes ces zones d’ombre n’ont pas retenu Patrick Hickey et les comités européens au moment de choisir comme un seul homme les Pays-Bas. Bon ou mauvais signe? Réponse dans les prochains mois.