Candidatures

Budapest se prépare, Boston s’impatiente

— Publié le 15 mai 2015

Ne nous y trompons pas: même si le départ n’a pas encore été officiellement donné dans la course aux Jeux d’été de 2024, la bataille fait déjà rage. Et elle s’annonce d’une rare intensité. Les derniers jours en ont apporté une nouvelle illustration, avec une double actualité, venue de Budapest et de Boston.

La Hongrie, d’abord. Sauf improbable retournement de situation, Budapest (notre photo) devrait être la « 5ème ville » annoncée le mois dernier par le CIO. Rien n’est encore officiel, mais les propos de son maire, Istvan Tarlos, laissent peu de place au doute. Le premier élu de la capitale a profité d’une conférence de presse, mercredi 13 mai, pour avancer ses pions. Il a exprimé son soutien « entier et sans réserve » au projet olympique. Il a insisté sur les « chances réelles de victoire » que pourrait avoir Budapest en cas de candidature. Surtout, il a expliqué que sa ville possédait déjà un grand nombre d’infrastructures nécessaires aux Jeux.

Une année plus tôt, Istvan Tarlos ne cachait pas son peu d’enthousiasme à se lancer dans l’aventure. On le disait sceptique. Lui-même avouait préférer attendre et tenter plutôt sa chance pour les Jeux de 2028. Mais, selon son entourage, l’adoption par le CIO en décembre dernier de l’Agenda 2020 l’aurait fait changer d’avis. A l’image de la maire de Paris, Anne Hidalgo, Istvan Tarlos est passé en quelques mois du franchement tiède au carrément brûlant. « Budapest est déjà plus ou moins prête », avance-t-il. Et elle le sera encore plus, selon lui, lorsque les projets en cours, tous indépendants d’une candidature olympique, seront lancés ou achevés. Parmi eux, la construction d’une académie militaire, d’un centre aquatique, d’une salle omnisport et d’une nouvelle ligne de métro.

Le maire de Budapest l’a précisé: la prochaine étape, annoncée comme décisive, est prévue pour le 23 juin 2015. L’Assemblée municipale doit se réunir ce jour-là pour discuter du projet olympique, puis le soumettre au vote. Un scrutin qui s’annonce comme une formalité.

A Boston, en revanche, rien n’est simple depuis la désignation par l’USOC de la capitale du Massachusetts comme ville requérante américaine. Le dernier épisode, rapporté par la presse nationale, met en scène un acteur jusque-là peu offensif dans le débat olympique: le gouverneur Charlie Baker. Le Républicain, gouverneur du Massachusetts depuis le mois de janvier dernier, s’impatiente. Il l’a confié jeudi à un groupe de reporters à Boston. Selon lui, l’équipe de candidature devrait sérieusement accélérer la cadence afin de pourvoir présenter au public, dans les prochaines semaines, un dispositif olympique précis et détaillé.

Charlie Baker a noté dans son calepin la date du 15 septembre 2015, fixée par le CIO pour le dépôt des déclarations d’intention des villes requérantes. Une échéance qui impose à l’équipe de Boston 2024 de dévoiler très rapidement ses plans afin de laisser le temps aux habitants de la métropole d’en prendre connaissance et d’en discuter publiquement.

L’impatience du gouverneur semble prise très au sérieux par l’équipe de Boston 2024. « Nous travaillons dur sur ce plan », a confié Richard Davey, le directeur exécutif de la candidature, sans pour autant indiquer la date de sa publication. Ce nouveau dispositif olympique, où devraient notamment être précisés les détails concernant le village des athlètes, le stade olympique et plusieurs autres sites, s’annonce décisif. Il sera étudié de très près par un consultant indépendant recruté par les autorités de l’état. Il permettra aussi aux habitants de Boston de se positionner sur le projet olympique dans la perspective d’un référendum. Un document qui pourrait s’avérer déterminant pour l’avenir de la candidature américaine.