— Publié le 25 février 2014

A Tokyo, les Japonais veulent tout prévoir

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Le CIO peut dormir sur ses deux oreilles: la préparation des Jeux d’été de Tokyo en 2020 ne devrait pas se faire dans la précipitation et l’urgence. En choisissant le Japon pour accueillir l’événement, les membres de l’institution olympique se sont prémunis, a priori, des angoisses vécues à Sotchi dans la construction hôtelière et, pire encore, de celles qui attendent tout le monde dans un peu plus de deux ans à Rio. A ceux qui en doutaient, le nouveau Gouverneur de Tokyo, Yoichi Masuzoe, a profité de son voyage à Sotchi pour se montrer rassurant.

Discret et peu visible pendant les Jeux d’hiver, le dirigeant japonais s’est montré présent et efficace en coulisses. Il l’a expliqué à l’agence Reuters: son séjour en Russie lui a donné l’occasion de rencontrer pour la première fois Thomas Bach. Les deux hommes ont fait connaissance lors d’une longue réunion, au cours de laquelle Yoichi Masuzoe a pu faire étalage de ses talents de polyglotte. « Avec Thomas Bach, nous avons parlé la moitié du temps en allemand », a expliqué le Gouverneur de Tokyo, rompu aux finesses des langues allemande et française par ses études en Allemagne et en France. « J’ai pu me présenter, lui montrer qui j’étais, le rassurer », assure le Japonais.

Au-delà de ses avancées linguistiques, la rencontre avec certains des membres du CIO a surtout été pour Yoichi Masuzoe, 65 ans, l’occasion d’affirmer ses priorités dans la préparation des Jeux de Tokyo. En tête de liste, la prévention des risques naturels. Le Gouverneur n’en fait pas mystère: « Ma plus grande angoisse est de voir surgir un désastre au beau milieu des Jeux de Tokyo. C’est pourquoi la prévention et la réduction des risques figurent en tête de mes priorités. »

A l’évidence, la catastrophe de Fukushima plane encore au-dessus de la capitale japonaise. Certes, son souvenir et ses conséquences n’ont pas empêché Tokyo de devancer Istanbul et Madrid dans la course aux Jeux de 2020. Mais Yoichi Masuzoe ne veut prendre aucun risque. « Nous essayons de tout prévoir, y compris le pire, dit-il. Et nous avons déjà commencé à travailler sur notre plan de prévention des risques. »

Le Gouverneur de Tokyo, connu pour être un proche de longue date du président du comité d’organisation des Jeux, Yoshiro Mori, se veut également très rassurant sur la solidité financière du projet olympique. « Nous sommes sortis de la récession, notre économie se porte très bien, dit-il. Nous en aurons besoin pour mener à bien la préparation des Jeux. » Thomas Bach a dû apprécier.