Candidatures

« Plus de 90% des Chinois soutiennent Pékin 2022 »

— Publié le 8 février 2014

Il faudrait un miracle, ou un contre-pied du CIO, pour donner la victoire à Pékin dans la course aux Jeux d’hiver de 2022. Mais les Chinois y croient. Ou, du moins, ils feignent d’y croire. Six des représentants de l’équipe de candidature, tous habillés d’un même costume sombre et portant cravate, ont présenté leur projet à la presse, samedi 8 février, au centre des médias de Sotchi. Avec une idée fixe: convaincre de la réalité d’un dossier qui, victoire ou pas, jouera un rôle d’électrochoc dans le développement des sports d’hiver en Chine.

Xianchao Yang, le vice-maire de Pékin, l’a expliqué, redit et encore répété: « Notre candidature permettra d’accélérer le développement de sports d’hiver dans notre pays. Et, plus largement, l’essor économique de la région de Zhangjiakou. Nous ferons de notre mieux pour l’emporter. Mais, même en cas de défaite, nous serons vainqueurs car nos projets verront le jour dans tous les cas. »

Pour espérer inverser les pronostics et, chose improbable, amener les Jeux en Asie une troisième fois de suite (après Pyeongchang 2018 et Tokyo 2020), les Chinois présentent un dossier résolument économique. « Nous aurons besoin de 12 sites, mais seulement 3 d’entre eux seront à construire, explique Xianchao Yang. Les cérémonies d’ouverture et de clôture, par exemple, se feront dans le Nid d’oiseau de Pékin. Il n’y aura donc aucune dépense excessive ». L’anti-Sotchi, en somme. Avec, surprise, un appel au « financement privé » pour bâtir les villages des athlètes.

Pour le reste, rien de très spectaculaire. Les épreuves de patinage et de hockey se dérouleraient à Pékin. Les autres disciplines de glace (bob, luge, skeleton) et les compétitions de ski seraient partagées entre deux « pôles » de la province de Hebei, à respectivement 1 et 2 heures de Pékin par la route, mais « nettement plus proches grâce à un train qui sera construit avec ou sans Jeux d’hiver. » Les matériaux durables seront privilégiés. Et certaines installations seront seulement temporaires. A l’évidence, les Chinois ont reçu 5 sur 5 le message envoyé par le CIO.

Studieuse et appliquée, l’équipe de candidature travaille actuellement sur le questionnaire envoyé par le CIO aux villes requérantes. « Nous répondons à ses 111 questions », explique Xianchao Yang. Un questionnaire qui sera renvoyé le mois prochain à Lausanne. A la question du soutien populaire, les Chinois ne risquent pas la mauvaise note. Le vice-maire de Pékin avance ses chiffres: « Dans la capitale, 91% des habitants sont favorables à notre candidature. Dans la région de Zhangjiakou, le chiffre atteint même 98 à 99% ». Douteux? « Ces chiffres proviennent d’une étude menée par une société indépendante », répond le dirigeant. Une « société française » précise-t-il. Mais sans vouloir la nommer.