— Publié le 11 septembre 2013

« Les Jeux de Rio, préoccupation primordiale »

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A peine élu, déjà parfaitement ordonné. Le nouveau CIO version Thomas Bach n’a pas attendu de voir retomber le soufflet de la très médiatique session de Buenos Aires pour se mettre en ordre de bataille. Au nouveau président,le dossier le plus immédiat, les JO d’hiver de Sotchi en février 2014. A son vice-président fraîchement élu, l’Australien John Coates, le sujet le plus « préoccupant » du moment, les Jeux de Rio en 2016.

John Coates n’a pas quitté la capitale argentine s’en taper du poing sur la table, mercredi, par le biais d’un communiqué de presse.  » Notre plus grand défi, c’est Rio, a-t-il écrit. Il reste un peu moins de deux ans et il y a encore tant à faire. La préparation à Rio, préoccupation primordiale. Nous sommes tous concernés. Ce n’est pas impossible (l’achèvement de la préparation dans les délais, ndlr) mais ils leur faut d’urgence produire un effort davantage concerté sur un certain nombre d’infrastructures. »

Les Brésiliens sont prévenus: le CIO ne leur laissera plus la paix, ces deux prochaines années. John Coates a démenti, dans une interview accordée à la télévision australienne, réfléchir à la possibilité de retirer les Jeux de 2016 à Rio. Mais il a suggéré: « Nous avons les mains liées à ce stade tardif. Il ne nous reste qu’à travailler avec un comité organisateur et le gouvernement qui le soutient, pour trouver les bonnes solutions. »

A l’agence Reuters, John Coates a livré un discours encore moins nuancé. « Le problème n’est pas financier, a expliqué l’Australien. Il tient surtout à un manque de coordination entre le comité d’organisation et les autorités brésiliennes, sur qui doit faire quoi. » Sans craindre la polémique, le vice-président du CIO est allé jusqu’à comparer la situation de Rio 2016 à celle, de triste mémoire, des Jeux d’Athènes en 2004. Avec ces mots: « La crise est encore plus réelle qu’à Athènes. »

Selon John Coates, le retard dans les constructions ne touche pas seulement les sites de compétition. Il pourrait même mettre en péril le réseau de transports, un point crucial de la bonne organisation d’un événement olympique. L’Australien prédit: « Pour certains sports dont les sites sont éloignés, les Jeux de Rio s’annoncent très difficiles. » A en croire John Coates, le comité olympique australien aurait déjà décidé de loger ses athlètes de certaines disciplines (aviron, canoë-kayak, voile, plongeon) en dehors du village, afin de réduire leurs temps de transport.

Le vice-président du CIO l’avance sans mâcher ses mots: « Aujourd’hui, les Jeux de Rio constituent notre principale préoccupation. Plus que ceux de Sotchi. A ce jour, il n’est pas acquis que les installations soient toutes prêtes pour les différents test-events pré-olympiques. »

Le dirigeant australien s’est également allé à revenir sur le vote du CIO pour la ville hôte des Jeux de 2020. « Les trois candidatures avaient leurs problèmes, économiques pour Madrid, politiques pour Istanbul avec les manifestations et la situation actuelle à la frontière syrienne, et environnementaux pour Tokyo avec Fukushima. Mais, au bout du compte, Tokyo avait le meilleur dossier technique. Le meilleur pour les athlètes, avec des sites proches du village. Et sans souci budgétaire. »  John Coates prédit:  » Mais un pays musulman aura un jour les Jeux. Ce n’est plus qu’une question de temps. »