— Publié le 22 juillet 2013

A Lyon, l’athlétisme handisport s’installe dans le PAF

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Première victoire et premier message. La médaille d’or décrochée par Mandy François-Elie en finale du 200 m T37 des championnats du monde d’athlétisme handisport, lundi 22 juillet à Lyon, a valu à la jeune Française un élégant communiqué de l’Elysée. « Elle apporte la première médaille d’or de la délégation française des championnats du monde IPC de Lyon 2013, a écrit François Hollande. Après son titre de championne paralympique du 100 m à Londres, elle confirme qu’elle fait maintenant partie des grandes sprinteuses de la discipline. »

Bel hommage. Et sacré performance. A Lyon, le mouvement handisport n’a pas seulement séduit le Président de la République. Il a surtout réussi son coup médiatique. Pas moins de 400 journalistes sont accrédités aux Mondiaux d’athlétisme IPC, organisés du 19 au 28 juillet au Stade du Rhône. Une vingtaine de chaînes de télévision en diffuse les images.

Parmi elles, France 4, l’une des chaînes du groupe France Télévisions. Deux heures de direct au quotidien, entre 18 et 20 heures. Aux commentaires, un duo inédit, composé de Patrick Montel, la voix de l’athlétisme sur le service public, et Muriel Hurtis, l’ancienne championne d’Europe du 200 m. Normal ? On pourrait le croire. Mais, renseignements pris, la présence des caméras de France Télévisions en bord de piste était loin d’être acquise.

Daniel Bilalian, le patron des sports de France Télévisions, a d’abord fait la moue à la perspective d’offrir à l’évènement une fenêtre médiatique. Certes, les Jeux Paralympiques de Londres avaient réussi l’an passé un vrai « carton » à l’audimat, avec une moyenne de 500 000 téléspectateurs sur France 2. Mais le service public croyait moins au succès de championnats du monde situés juste après le Tour de France.

Pour forcer la porte du groupe, Gérard Masson, le patron du mouvement paralympique français, a su jouer finement. Première initiative : la gratuité des droits. Les Mondiaux IPC de Lyon ne coûtent rien aux chaînes, sinon des frais logistiques (studio, déplacement des équipes…), estimés à 100 000 € pour France 4. Deuxième idée : modifier le format et les horaires des compétitions afin de les rendre compatibles avec les exigences du petit écran. Daniel Bilalian le concède : « Le handisport se révèle assez compliqué, mais les organisateurs ont tenu compte de nos remarques et simplifié le programme. »

Surtout, Gérard Masson a joué à fond sa meilleure carte : Valérie Fourneyron. Très attachée à la cause handisport, la ministre française des Sports a pesé de tout son poids pour obtenir de Rémy Pfimlin, le président de France Télévisions, une case dans la grille de l’une de ses chaînes pour l’évènement lyonnais. Gérard Masson l’a expliqué au quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « Chaque fois que l’on envoyait une lettre à France Télévisions, on mettait le ministère en copie. »

Restait à remplir le stade. Jamais facile, surtout en plein cœur de l’été. Dimanche 21 juillet, 3500 spectateurs se sont pressés dans les tribunes, malgré une chaleur suffocante. On est loin des Jeux paralympiques de Londres, où l’athlétisme a souvent fait stade plein, même en fin de matinée. Mais la performance reste très respectable.