Candidatures

Pour 2024, Toronto veut entrer dans le jeu

— Publié le 13 mai 2013

Les Américains ne sont plus les seuls à affûter leurs armes dans la bataille pour les Jeux de 2024. Les Canadiens s’y mettent aussi. Et, à la différence des Européens, ils n’en font pas mystère. Tout juste réélu pour un deuxième mandat à la tête du Comité olympique canadien, Marcel Aubut abat ses cartes. Il veut les Jeux d’été. Il les veut à Toronto, la plus grande ville du pays, classée au 4ème rang des métropoles nord-américaines derrière Mexico, New York et Los Angeles. Et il les veut, si possible, en 2024.

« Il ne fait aucun doute que les Jeux olympiques d’été arrivent au premier rang de ce dont notre pays a le plus besoin, suggère Marcel Aubut. Je peux vous dire que les gens à Lausanne pensent beaucoup de bien de nous. Au CIO, ils aiment le Canada. Et ils rêvent de voir un pays comme le nôtre organiser les Jeux. Avec nous, il n’y aurait aucun problème politique. Et pas non plus de menace terroriste. »

A ce jour, la candidature canadienne n’a encore rien de concret. Mais imaginer Toronto entrer dans la course apparait déjà légitime. Le Canada a reçu les Jeux d’hiver en 1988 à Calgary, puis très récemment à Vancouver, en févier 2010. Mais ses derniers Jeux d’été remontent à 1976, année où Montréal avait organisé l’évènement.

Surtout, Toronto et le Canada pourraient bénéficier d’un calendrier très favorable. La capitale de l’Ontario a été choisie pour recevoir les Jeux Panaméricains en 2015, une compétition multisport qui a souvent servi à la fois de vitrine et de mise en route pour une candidature olympique. L’évènement se révèle idéalement placé, puisque situé deux années avant le choix du CIO de la ville-hôte des Jeux de 2024.

Autre argument : le Canada envisage une candidature de Québec pour les Jeux d’hiver de 2022. En cas de succès, Toronto remballerait ses dossiers. Mais, dans le cas contraire, le dossier de l’Ontario pourrait bénéficier des études, de l’expertise et du réseau construits par Québec 2022.

Marcel Aubut le sait, une telle aventure ne peut être tentée sans un fort soutien politique. « Nous devons d’abord nous assurer que l’idée d’une candidature de Toronto éveille un intérêt parmi la population et soit soutenue par le gouvernement », explique l’avocat francophone, ancien président de l’équipe de hockey-sur-glace des Nordiques de Québec. Mais il n’ignore que la règle de l’alternance géographique, non écrite mais réelle, devrait favoriser l’Amérique du Nord dans la bataille pour les Jeux de 2024. Les Américains s’y présentent déjà avec des airs de premiers de la classe. Mais le Canada pourrait, qui sait, brouiller les cartes.