— Publié le 11 janvier 2018

Mélanie et Loïc Meillard, les deux font la paire

PyeongChang 2018

Le ski alpin a toujours aimé les histoires de famille. La France a eu les sœurs Goitschel, avant de découvrir le clan Piccard. Les Etats-Unis ont vu naître les frères Steve et Phil Mahre. La Croatie a vibré aux exploits de Janica et Ivica Kostelic. Le Liechtenstein s’est fait connaître grâce aux performances d’Hanni et Andreas Wenzel.

En Suisse, où Dominique, Michelle et Marc Gisin ont porté le maillot national sur toutes les pistes de la Coupe du Monde, la famille Meillard sera doublement représentée aux Jeux de PyeongChang 2018. Mélanie et Loïc pourraient y prolonger la tradition. Avec l’ambition commune de s’approcher assez près du podium pour en percevoir l’odeur.

Loïc, 21 ans depuis le mois d’octobre dernier, est l’aîné. Il a creusé la trace. Entré sur le circuit de la Coupe du Monde en janvier 2015, il a raflé cette année-là 3 médailles aux Mondiaux juniors: or au super combiné, argent en géant, bronze en super-G. Plus jeune de deux ans, Mélanie a crevé l’écran aux Jeux olympiques de la Jeunesse à Lillehammer en février 2016, décrochant la médaille d’or en géant.

Leur histoire débute sur les mêmes pentes. Le frère et la sœur découvrent le ski alpin à l’âge des premiers pas, dans l’ombre d’un père, Jacques, ancien bon spécialiste du kilomètre lancé. Ils chaussent les skis à deux ans, pour ne plus jamais les enlever. « Très jeune, j’ai eu la passion », avoue Loïc. La famille est installée à Neuchâtel, trop loin des pistes pour s’y rendre à pied. Longtemps, les parents s’astreignent aux aller-retours vers la station d’Hérémence, dans le Valais, où les deux enfants sont inscrits au ski-club.

En 2009, la lassitude des kilomètres au volant, et les promesses des deux espoirs du ski suisse, poussent la famille Meillard à changer de décor. Ils abandonnent Neuchâtel pour poser leurs malles à Hérémence. Le choix est risqué, mais il est calculé. Convaincu de la fragilité d’une trajectoire de skieur, Jacques Meillard insiste pour que ses deux prodiges poursuivent leurs études. Mélanie suit un apprentissage de gestionnaire de commerce de détail. Loïc boucle une formation d’employé de commerce.

A PyeongChang, les deux francophones rêveront de glisser leurs spatules dans les traces de Didier Cuche, originaire lui aussi du canton de Neuchâtel, médaillé d’argent en super-G aux Jeux de Nagano en 1998. « Un modèle », avoue Loïc, invité pour la première fois de sa carrière sur un podium de Coupe du Monde en novembre dernier, à Copper Mountain, aux Etats-Unis. Ils feront cause commune. « Loïc me fait profiter de son expérience, confie Mélanie. Il m’aide à me corriger. Je le vois comme un exemple à suivre. »