Candidatures

Pour le Mondial 2030, l’Amérique du Sud s’éparpille

— Publié le 9 septembre 2019

Après le Qatar et le trio Etats-Unis, Mexique, Canada, le Mondial de football dressera-t-il son décor en Amérique du Sud ? Possible. La FIFA aurait alors l’embarras du choix.

Après la candidature commune de l’Argentine, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, déjà dans les tuyaux et annoncée comme quasi-certaine, un autre dossier pourrait rapidement se monter.

Le président de l’Equateur, Lenin Moreno, a profité du Sommet pour l’Amazonie, organisé au cours du dernier week-end à Leticia, en Colombie, pour dévoiler son projet : une candidature commune avec la Colombie et le Pérou.

« J’ai proposé aux présidents Iván Duque et Martin Vizcarra que nous organisions le Mondial de football en Équateur, Colombie et Pérou en 2030, année pour laquelle l’Amérique du Sud est favorite pour accueillir le tournoi », a écrit le chef de l’état équatorien sur son compte Twitter.

Ses deux collègues ont entendu sa proposition, mais ils n’ont pas encore souhaité la commenter. Lenin Moreno a pourtant déjà sérieusement avancé ses pions. Il a assuré que le gouvernement apporterait « tout le soutien nécessaire » à la Fédération équatorienne de football pour « faire du rêve de l’Equateur une réalité. » Prudent, le président s’est gardé de donner plus de détails.

Favorite, l’Amérique du Sud ? Sur le papier, sans doute. Sa fédération continentale, la Conmebol, répète comme un refrain son souhait de voir le Mondial 2030 se tenir sur ses terres. Avec un argument de poids : la célébration du centenaire du tournoi mondial, organisé pour la première fois en 1930 en Uruguay.

Seul ennui, pour Lenin Moreno et ses deux présumés associés dans l’aventure : le continent sud-américain compte déjà une candidature. Elle a pris de l’avance. Surtout, elle semble nettement plus solide et convaincante.

L’Argentine et l’Uruguay ont annoncé dès l’année 2017 leur intention de rouler ensemble pour ramener le tournoi mondial en AmSud. En octobre de la même année, le Paraguay a été ajouté pour former un trio. Puis le Chili a été officiellement autorisé, en mars dernier, à se joindre à l’attelage.

Face à ce quatuor où l’Argentine mène l’allure, un trio formé de l’Equateur, de la Colombie et du Pérou ne semble pas peser très lourd. Mais rien n’est impossible dans l’univers du football, surtout lorsqu’il est question de compter les voix de la FIFA.

A trois ans de la décision de la Fédération internationale, annoncée pour l’année 2022, la course au Mondial 2030 ressemble à un jeu de stratégie. Les dossiers s’empilent. Les campagnes ont déjà débuté.

L’Angleterre a lancé très tôt la sienne. En août 2018, la Fédération anglaise de football a glissé l’idée d’un dossier où serait associés l’Ecosse, le Pays-de-Galles et l’Irlande. Costaud. L’Angleterre a organisé une seule fois le Mondial, en 1966.

En juin dernier, l’Espagne et le Portugal ont officialisé leur candidature commune. L’Espagne avait été d’abord tentée par un projet très méditerranéen, monté avec le Maroc, voire l’Algérie et la Tunisie. Mais l’idée semble abandonnée. Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, verrait d’un assez mauvais œil une candidature de l’Europe partagée avec un ou plusieurs pays africains.

Toujours en Europe, un quartet formé de la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie est sorti du bois en avril dernier. Les quatre pays voient grand : leur projet vise tout à la fois l’Euro en 2028 et le Mondial en 2030.

Reste le cas de la Chine. Le pays n’en fait pas mystère : il veut le Mondial. L’objectif est souligné d’un trait épais dans le Plan de développement et de réforme du football en Chine, un document frappé du sceau du gouvernement de Pékin, publié en 2015. A coup sûr, il l’aura. Reste à savoir quand. Les officiels chinois eux-mêmes se montrent évasifs. « L’organisation d’une Coupe du Monde est l’un de nos objectifs dans le plan, a assuré en début de mois le sous-directeur de l’Administration générale du sport en Chine, Li Jianming. Concernant la date, nous devons encore procéder à une analyse pour déterminer le meilleur timing. »