— Publié le 29 janvier 2018

Une affaire de flacons troublante et malvenue

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Sale affaire. Troublante et malvenue. L’Agence mondiale antidopage (AMA) a révélé dans un communiqué, dimanche 28 janvier, avoir ouvert une enquête sur la fiabilité de ses nouveaux flacons utilisés pour les contrôles antidopage. Leur sécurité ne serait pas assurée. Ils pourraient être falsifiés.

Les faits remontent au 19 janvier dernier. Selon les informations fournies par l’AMA, les responsables du laboratoire de Cologne, en Allemagne, l’auraient alerté après avoir découvert que les flacons en question « pouvaient être ouverts manuellement après congélation. »

Précision: ces flacons nouvelle génération, connus sous le nom de code « BEREG-Kit Geneva », ont été mis en service et utilisés pour les contrôles après le scandale du dopage russe aux Jeux de Sotchi 2014. Ils sont donc censés renforcer la crédibilité des tests. En clair, ajouter un nouveau verrou pour dissuader les tricheurs.

Selon son communiqué, l’AMA a réagi sans tarder à l’alerte lancée par le laboratoire de Cologne. Elle a contacté le fabricant des flacons, le groupe suisse Berlinger. Et obtenu comme toute réponse que les tests réalisés n’avaient pas permis de « répliquer au problème mis en avant. »

A ce stade, difficile d’en savoir plus. A moins de deux semaines de l’ouverture des Jeux d’hiver de PyeongChang, l’AMA se contente de reconnaître que « si cette situation devait être confirmée, elle soulèverait des inquiétudes et des questions ». Mais elle affirme, une main sur le cœur, être « déterminée à explorer cette question à fond avec Berlinger. »

Admettons. Mais cette affaire de flacons en rappelle une autre. Selon le rapport McLaren sur le dopage aux Jeux de Sotchi, les autorités russes avaient mis en place un ingénieux système pour contourner les contrôles. Elles étaient capables de desceller les flacons, puis d’échanger les échantillons prélevés, substituant l’urine des athlètes dopés pour la remplacer par celle de sportifs propres, avant de refermer les flacons falsifiés sans laisser la moindre trace.

Les révélations du rapport McLaren avaient conduit l’an passé l’AMA à jeter aux orties les anciens flacons, pour les remplacer par une nouvelle génération. En pure perte, semble-t-il.