Candidatures

A 6 mois du vote, Paris 2024 joue la carte du football

— Publié le 27 mars 2017

L’équipe de candidature de Paris pour les Jeux de 2024 ne craint pas le mélange des genres. Elle s’aventure sur tous les terrains. Elle construit et mobilise. En l’espace de quelques jours, la semaine passée, elle a signé une « charte sociale » avec les cinq principales organisations françaises, accueilli la SNCF comme 14ème partenaire officiel et, mercredi 22 mars, rendu visite à l’équipe de France de football réunie à Clairefontaine.

En tête de délégation, pour aller porter la bonne parole de l’olympisme devant les Bleus de Didier Deschamps, le judoka Teddy Riner. Un ambassadeur de poids. La seule personnalité sportive française avec Tony Parker à la notoriété au moins égale, voire supérieure, à celle de Paul Pogba, Antoine Griezmann ou Olivier Giroud.

Le double champion olympique des poids lourds a présenté le projet Paris 2024 aux joueurs de l’équipe de France de football, accompagné pour la circonstance par Jean-Philippe Gatien, le directeur des sports du comité de candidature. « On a besoin de vous, on a besoin des sportifs. On a besoin de l’ensemble des forces pour soutenir ce projet », a insisté l’ancien pongiste, médaillé olympique en simple aux Jeux de Barcelone en 1992.

Puis Teddy Riner a éprouvé sa popularité dans un milieu, le football professionnel, où la valeur d’un champion se mesure plutôt à l’épaisseur de son compte en banque. Il s’est prêté à une séance de photos avec les Bleus, dont l’attaquant Antoine Griezmann, lequel s’est empressé de partager le cliché sur son compte Twitter, accompagné de ce commentaire: « Pas loin de me casser le doigt, le Teddy Riner ».

 

 

A l’évidence, le message a porté. Trois jours plus tard, samedi 25 mars, Olivier Giroud a donné à la campagne de candidature de Paris un coup de projecteur médiatique en célébrant son premier but face au Luxembourg, en éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, en formant avec ses doigts le symbole de Paris 2024 (photo du haut). La rencontre a été suivie sur TF1 par plus de 6 millions de téléspectateurs. A l’heure où les candidatures olympiques peinent à faire l’unanimité en Europe, le geste de l’attaquant français ne peut pas faire de mal au projet de la capitale.

Hasard du calendrier: l’équipe de Paris 2024 se verra offrir une nouvelle opportunité de s’aventurer sur le terrain du football en fin de semaine. Une bonne occasion de toucher le grand public, avant de retrouver un univers plus feutré, le mouvement olympique international, à l’occasion de la Convention SportAccord (2 au 7 avril à Aarhus, au Danemark). Samedi 1er avril, Tony Estanguet, le co-président de la candidature, donnera le coup d’envoi de la finale de la Coupe de la Ligue, sur la pelouse du Grand stade de Lyon, entre l’AS Monaco et le Paris Saint-Germain.

Une bonne idée, la carte du football? Certainement. Douze ans en arrière, l’équipe de Paris 2012 avait le projet d’inviter Zinedine Zidane à accompagner sa délégation à Singapour, pour la session du CIO où devait se décider le choix de la ville-hôte des Jeux. Elle s’en était ouverte au CIO. Avant de changer d’idée, l’organisation olympique lui ayant fait part de ses craintes que le numéro 10 des Bleus vole la vedette à tout le monde le jour du vote. Dans le camp d’en face, l’équipe de Londres 2012 n’avait pas eu les mêmes états d’âme. Elle avait placé David Beckham en tête de délégation. Les membres du CIO n’ont vu que lui. Londres l’a emporté.