— Publié le 9 septembre 2013

Qui sera le nouveau seigneur des anneaux?

Institutions Focus

Les membres du CIO n’en finissent plus de voter. Après la ville hôte des Jeux de 2020, samedi, puis le sport admis dans le programme olympique, le lendemain, ils doivent retourner aux urnes mardi pour choisir leur nouveau président. Jacques Rogge tire sa révérence, après 12 ans dans la place. Pour lui succéder, six hommes ont fait acte de candidature. Un record pour l’institution olympique. Lequel l’emportera? FrancsJeux dresse le portrait de ses six postulants, en détaillant leurs chances et leurs faiblesses.

Thomas Bach. Allemagne. 59 ans.

Le favori. Le premier, aussi, à se déclarer. Président du Comité olympique allemand, cet ancien escrimeur, médaillé en fleuret aux Jeux de Montréal en 1976, prépare son affaire depuis plusieurs années. Il aurait notamment fait le plein des voix en Afrique, un continent dépourvu de candidats.

Ses atouts. Son réseau d’influence, sa position de vice-président et membre de la Commission exécutive du CIO, son armée de consultants et la présence à ses côtés, ou plutôt dans son ombre, du sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah, président du comité olympique du Koweït, l’un des hommes les plus influents du mouvement.

Ses faiblesses. Une campagne médiatique peu à son avantage en Allemagne, les effets des révélations d’un dopage généralisé en ex Allemagne de l’Ouest, le soutien un peu trop marqué du sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah.

Sergueï Bubka. Ukraine. 49 ans.

Le plus médiatique. L’ancien perchiste est entré un peu par surprise dans la bataille, alors qu’il était plutôt pressenti pour briguer la présidence de l’IAAF. Mais sa campagne a été l’une des plus remarquées.

Ses atouts. Il est le plus jeune des six candidats, le plus connu du grand public, l’un des plus charismatiques. Possède un solide réseau, notamment en Europe de l’Est, et quelques amis très fortunés.

Ses faiblesses. Sa jeunesse, à la fois en âge et dans l’institution olympique. Sa relative méconnaissance des rouages du CIO.

Richard Carrion. Porto-Rico. 60 ans.

Le businessman. Banquier à la fortune colossale, le Porto-ricain s’est taillé une solide réputation au sein du CIO en négociant, toujours à la hausse, le montant des droits de télévision des Jeux olympiques.

Ses atouts. L’argent. En votant pour lui, les membres du CIO assurent à l’institution de continuer à mener un grand train. Seul candidat du continent américain.

Ses faiblesses. Sa campagne a été discrète, voire transparente. Son programme manque d’originalité.

Ser Miang Ng. Singapour. 64 ans.

Le diplomate. L’un des deux candidats asiatiques de la campagne, il a travaillé dans les affaires et dans la diplomatie, une double casquette toujours utile au sein du CIO.

Ses atouts. Il devrait rallier une partie des voix asiatiques? Et il peut compter sur le soutien de Jacques Rogge pour avoir brillamment organisé à Singapour, en 2010, les premiers Jeux olympiques de la jeunesse, une invention du dirigeant belge.

Ses faiblesses. Comme CK Wu, la victoire de Tokyo pour les Jeux de 2020 pourrait le desservir, le CIO risquant de se montrer réticent à voter une deuxième fois en quatre jours en faveur du continent asiatique.

Denis Oswald. Suisse. 66 ans.

Le francophone. Le futur ex président de la Fédération internationale d’aviron (FISA) est seul francophone de la course. Il est aussi l’un des plus anciens dans la place, membre du CIO depuis 22 ans.

Ses atouts. Une parfaite connaissance des rouages du système, pour avoir occupé à peu près toutes les fonctions possibles au sein de l’institution. Très rassembleur, il ne traîne aucune casserole.

Ses faiblesses. Il comptait ratisser large parmi les électeurs d’Afrique francophone, mais il s’est rendu compte que Thomas Bach était passé avant lui.

CK Wu. Taïwan. 66 ans.

Le président. Des six candidats, il est seul à présider une fédération internationale (Denis Oswald, le patron de l’aviron mondial, rendra les clefs ces prochains mois), celle de la boxe (AIBA). Une position qui pourrait servir les intérêts de cet architecte de formation.

Ses atouts. Il devrait attirer à lui une part des voix de l’Asie. N’a jamais fait mystère de sa volonté, s’il était élu, d’amener les Jeux à l’Afrique.

Ses faiblesses. Idem que pour Ser Miang Ng, sa victoire ferait nettement trop pencher le CIO vers l’Asie.