— Publié le 14 mars 2014

« A Sotchi, le sport donne une nouvelle fois le ton »

Communiqué

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Déclaration de Joël Bouzou, Président Fondateur de Peace and Sport, L’Organisation pour la Paix par le Sport

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« Vendredi 7 mars, l’athlète ukrainien Mykhaylo Tkachenko a défilé en fauteuil lors de la parade des délégations à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Sotchi. A son bras, le drapeau de l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, la délégation ukrainienne avait laissé planer le doute sur sa participation aux Jeux. Elle a choisi de rester. Elle a préféré participer, en profitant de l’événement pour y parler de paix. Un geste fort. L’une des images les plus symboliques offerte par le sport et par ses athlètes depuis le début de la crise ukrainienne.

A la veille des Jeux olympiques de Sotchi, en février dernier, j’avais appelé de toute la force de mes convictions, en ma qualité de président de l’organisation Peace and Sport, les gouvernements du monde entier à ne pas boycotter l’événement en Russie. A l’absence, cruelle pour les athlètes et sans effets sur les efforts de paix, je privilégiais une présence aux Jeux, sportive mais aussi officielle, pour favoriser le dialogue.

Ma position n’a pas changé. Elle est même plus forte que jamais. Depuis le début des Jeux paralympiques de Sotchi, les images envoyées au monde par les athlètes russes et ukrainiens démontrent une nouvelle fois l’impact que le sport peut avoir sur les mentalités, et le rôle qu’il peut jouer dans le règlement des conflits.

Samedi 8 mars, au premier jour des compétitions paralympiques, un Russe et un Ukrainien ont partagé le podium de l’épreuve du 7,5 km assis de biathlon. Le premier, Roman Petushkov, y a reçu la médaille d’or. Le second, Maksym Yarovyi, a hérité de l’argent. A l’heure où une crise aux conséquences encore très incertaines déchire leurs deux pays, ces deux athlètes paralympiques ont partagé le podium et une longue accolade.

Plus tard dans la compétition, une biathlète ukrainienne, Olena Iurkovska, a tenu à dédier sa médaille de bronze à « une Ukraine indépendante. » Elle a expliqué qu’elle allait désormais se présenter au départ des courses pour la paix dans son pays. Au même moment, un jeune skieur russe a suggéré, du haut de ses 16 ans, que ces Jeux paralympiques de Sotchi pouvaient être une opportunité, pour les athlètes des deux pays, d’exprimer leur « solidarité » malgré la gravité de la crise.

A Sotchi, le sport donne une nouvelle fois le ton. Les athlètes paralympiques ne régleront pas le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Mais je veux les féliciter d’avoir, par leurs gestes et leurs prises de position, montré la voie au dialogue. Encourageons-les à continuer« .