Candidatures

Avec ses soutiens, Milan/Cortina 2026 creuse l’écart

— Publié le 8 avril 2019

Cette fois, les choses sont claires. Dans la course aux Jeux d’hiver 2026, le match à deux entre Stockholm/Are et Milan/Cortina d’Ampezzo a pris des allures de course-poursuite. Les Italiens sont devant, les Suédois quelques longueurs derrière. Une position qui n’assure pourtant pas aux premiers une victoire certaine, et ne condamne sûrement pas les seconds à connaître la défaite.

Conduite par le Roumain Octavian Morariu, la commission d’évaluation du CIO a bouclé samedi 6 avril, à Milan, sa visite en Lombardie et Vénétie. Elle avait inspecté en mars dernier les sites proposés par la candidature suédoise.

Dans les deux cas, un même discours officiel empreint de confiance et de satisfaction. « Nous avons trouvé une superbe équipe de candidature, qui a travaillé avec beaucoup de passion et d’enthousiasme. C’est vraiment très, très solide », a relevé Octavian Morariu pendant la conférence de presse finale de la visite en Italie.

Les Italiens ont apprécié. Mais les Suédois avaient reçu, à quelques nuances près, les mêmes éloges au terme de la visite d’inspection de la délégation du CIO.

Il n’empêche, les Italiens ont pris de l’avance. Ils ont creusé l’écart sur deux des critères supposés déterminants dans le choix des votants.

Le premier ne fait aucun doute. Au classement du soutien populaire, mesuré par le CIO lui-même, Milan/Cortina écrase la concurrence. Les résultats du sondage d’opinion réalisé à la demande de l’organisation olympique ont été dévoilés samedi 6 avril, pendant la conférence de presse de la commission d’évaluation.

Ils révèlent un taux de soutien record de la population italienne à l’égard de la candidature. Sur l’ensemble du pays, 83% des personnes interrogées ont exprimé une opinion favorable au projet de Milan/Cortina d’Ampezzo. A Milan, le taux de soutien grimpe à 87%. Il redescend un peu en Lombardie, mais en restant très élevé (81%).

Samedi 16 mars, Octavian Morariu avait révélé dans des circonstances comparables, au dernier jour de la visite de la commission d’évaluation, les résultats du sondage indépendant mené en Suède. Ils affichaient un taux de soutien de 55% en faveur de la candidature de Stockholm/Are. Entre les deux rivaux, l’écart est colossal.

Autre différence, sans doute plus décisive : l’équipe italienne a pu présenter au CIO une lettre officielle de soutien du gouvernement. Elle est signée du Premier ministre, Giuseppe Conte. Le dirigeant italien l’a fait porter à Octavian Morariu et à Christophe Dubi, le directeur des Jeux au CIO, vendredi 5 avril, au 4ème jour de la visite italienne.

A l’intérieur, rien de spectaculaire. Giuseppe Conte s’engage, au nom du gouvernement italien, à soutenir le projet olympique à hauteur de 415 millions d’euros. Il assure que son administration garantira un visa à toutes les personnes accréditées et prendra à sa charge les dépenses de sécurité. Le CIO n’en demande pas plus.

Les Suédois, eux, attendent toujours de pouvoir en dire autant. Ils étaient censés devoir fournir le même engagement au plus tard le 12 avril. Le CIO leur a signifié que cette date n’avait plus de caractère obligatoire. Mais il leur faudra, à un moment ou un autre, rassurer les votants quant au soutien des autorités en faveur de la candidature.

Octavian Morariu ne s’y trompe pas. « Après les cinq jours que nous avons passés ici, nous pouvons dire que l’éclatant soutien populaire révélé par le dernier sondage du CIO n’est pas une surprise, a insisté l’ancien rugbyman roumain samedi à MilanIl y a un fort soutien de la part du gouvernement, des autorités locales, des athlètes et de la communauté financière. La lettre que nous avons reçue hier de la part du gouvernement le montre. »

A Milan, samedi 6 avril, l’équipe italienne a posé pour la photo souvenir, au terme de la conférence de presse, en affichant fièrement son unité. Giovanni Malago, le président du comité olympique italien (CONI), a été rejoint par les maires de Milan et Cortina d’Ampezzo, Giuseppe Sala et Gianpietro Ghedina, et par les présidents de la Lombardie et de la Vénétie, Attillio Fontana et Luca Zaia.

Les Jeux olympiques seraient « une opportunité fantastique pour notre ville, nous voulons gagner », a insisté Giuseppe Sala.

L’affaire serait-elle déjà pliée ? Sûrement pas. Octavian Morariu l’a rappelé : « Comme en sport, il s’agit d’une course. Comme toujours, quelqu’un mène la course, mais ce qui compte réellement est la ligne d’arrivée et le nom de celui qui la franchira le premier. » En clair, l’Italie mène, mais la Suède peut encore l’emporter.

Les deux équipes de candidature se retrouveront le mois prochain à Gold Coast, en Australie, à l’occasion de SportAccord (5 au 10 mai). Elles auront droit à une présentation de 15 minutes. L’occasion de creuser encore l’écart. Ou de le réduire.