Candidatures

Pour 2030, Barcelone veut rallier la France et Andorre

— Publié le 1 avril 2019

L’histoire olympique s’écrira-t-elle dans les Pyrénées ? Possible. Selon les médias espagnols, la ville de Barcelone serait plus déterminée que jamais à concrétiser sans tarder son projet de candidature aux Jeux d’hiver en 2030. Elle aurait même la volonté d’y associer deux pays voisins, la France et la principauté d’Andorre.

Le projet catalan pour les Jeux d’hiver ne date pas d’aujourd’hui. Gerard Figueras, le secrétaire général des Sports de Catalogne, l’avait présenté à la fin du mois de juin dernier à l’occasion d’une réunion au Musée et Centre d’études du sport Mercior Colet à Barcelone. Il avait convié pour l’occasion deux autres intervenants, Juan Antonio Samaranch, le vice-président du CIO, et Pere Miro, le directeur général adjoint de l’institution olympique. Dans l’assistance, une délégation de décideurs et d’officiels, venus du mouvement sportif, du monde économique et de l’univers politique.

A l’époque, il était seulement question d’une candidature catalane. Elle devait associer à la ville de Barcelone les sites voisins du Val d’Aran, Alt Urgell, l’Hospitalet, la Cerdagne et Badalone.

Depuis, le dossier a gagné en épaisseur. Il a fait sauter les frontières. Il parle désormais plusieurs langues. A en croire Marça, les discussions ont déjà débuté entre Barcelone, la France, la principauté d’Andorre et la communauté autonome espagnole d’Aragon. Elles ambitionnent de présenter une candidature commune, construite autour de la chaîne pyrénéenne, aux Jeux d’hiver en 2030.

Gerard Figueras l’explique : « Il ne s’agit pas d’une candidature exclusive, mais inclusive. » Un aigle à trois têtes. Un projet destiné à s’inscrire dans l’histoire du mouvement olympique. Longtemps hostile à autoriser des candidatures associant plusieurs pays, le CIO a assoupli sa position. Il se dit aujourd’hui prêt à les accueillir, voire à les encourager, sous réserve qu’elles respectent la tendance au low cost impulsée par l’Agenda 2020 et la Nouvelle norme.

Gerard Figueras insiste : « Le problème des Pyrénées est que, historiquement, elles ont été divisées. Mais il est maintenant possible de s’unir autour d’une ville de la notoriété de Barcelone. » Le projet constituerait une « opportunité de faire avancer une initiative transnationale de la chaîne des Pyrénées ». Il serait porté par la ville de Barcelone.

Les discussions entre les représentants de chacune des parties concernées ont eu lieu en Andorre, à l’initiative du gouvernement de la principauté. Elles pourraient se poursuivre dans les mois à venir.

L’Espagne n’a plus organisé les Jeux olympiques depuis Barcelone 1992, mais le pays n’a jamais accueilli une édition hivernale. La ville catalane de Jaca s’est portée candidate aux Jeux d’hiver à quatre reprises, en 1998, 2002, 2010 et 2014.

La France a organisé les Jeux d’hiver en 1992 à Albertville. Depuis, elle a tenté sa chance avec Annecy pour l’édition 2018, mais n’a pas pu recueillir plus de sept voix lors du scrutin de la session du CIO.

Quant à la principauté d’Andorre, située entre la France et l’Espagne, elle s’était lancée dans la course aux Jeux d’hiver en 2010, mais sans pouvoir passer l’étape initiale du processus de candidature.

En cas de consensus, le projet pyrénéen aurait sans doute à faire face à la concurrence d’une candidature des Etats-Unis. Un moment tenté par la course aux Jeux d’hiver en 2026, le comité olympique américain (USOC) a finalement décidé de repousser son idée de quatre ans. Il a déjà désigné Salt Lake City pour porter la candidature aux Jeux d’hiver en 2030.

En Asie, le Japon a renoncé lui aussi à se lancer dans la course aux Jeux en 2026. Sapporo, longtemps listée parmi les villes intéressées, a repoussé son ambition et annoncé préparer plutôt une candidature pour l’édition 2030.

La ville-hôte des Jeux d’hiver 2030 sera désignée par le CIO lors de la session de l’été ou l’automne 2023.