— Publié le 30 juillet 2018

Qatar 2022, la nouvelle affaire qui fait tache

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Une Coupe du Monde de football chasse l’autre. A peine les feux éteints sur le Mondial 2018 en Russie, l’actualité se concentre sur l’édition 2022 au Qatar. Avec, au menu de la semaine, une nouvelle affaire au passif des organisateurs qataris.

Selon une enquête fouillée du Sunday Times, publiée dimanche 29 juillet, le Qatar aurait mené une campagne secrète de propagande pour savonner la planche de ses rivaux pendant la phase de candidature au Mondial 2022. Une manœuvre en contradiction totale avec les règles de la FIFA.

Le quotidien anglais révèle que le comité de candidature de Qatar 2022 s’était attaché à prix d’or les services d’une équipe de relations publiques, l’agence new-yorkaise Brown Lloyd Jones, mais aussi d’anciens agents de la CIA, pour diffuser de « fausses promesses » concernant ses rivaux dans la course au Mondial, les Etats-Unis et l’Australie.

La stratégie du Qatar était simple : recruter des individus influents dans les deux pays rivaux, afin de multiplier les attaques internes contre le projet de candidature. Une démarche destinée à suggérer à la FIFA que les offres adverses étaient loin de faire l’unanimité dans leur propre camp. A l’image du CIO, la FIFA mesure le soutien d’une candidature parmi la population du pays. Un critère présenté comme déterminant pour l’attribution de l’événement.

Toujours selon le Sunday Times, le Qatar aurait également payé des journalistes et blogueurs pour rédiger des articles négatifs sur les candidatures adverses. L’un d’eux aurait reçu 9.000 dollars pour publier une enquête sur les effets présumés négatifs d’un Mondial de football sur l’économie américaine.

Le Sunday Times le précise : la FIFA interdit formellement aux nations candidates « toute déclaration écrite ou orale de toute nature, que ce soit défavorable ou non, sur les offres ou les candidatures de toute autre association membre. »

Le quotidien britannique cite un courrier électronique, obtenu via un lanceur d’alerte employé à l’époque par le comité de candidature du Qatar pour le Mondial 2022, envoyé au directeur adjoint des offres du Qatar, Ali al-Thawadi. Il suggère que l’Etat du Golfe était au courant de ces « opérations noires. »

Le Qatar a réagi via un communiqué, quelques heures seulement après la publication de l’enquête du Sunday Times. Après avoir nié l’existence d’une telle pratique, il assure avoir « scrupuleusement  suivi les règles du processus de candidature de la FIFA pour le Mondial 2018/2022. »