— Publié le 15 janvier 2018

A PyeongChang, les deux Corée dans un même bob

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Après la diplomatie du tennis de table, celle du bobsleigh. Aux Jeux de PyeongChang 2018, l’épreuve de bob à 4 pourrait se glisser en bonne position parmi les temps forts de la quinzaine olympique. Elle pourrait faire courir les médias du monde entier. Et cela, avant même le départ du premier équipage.

La raison? Une idée suggérée par Ivo Ferriani, le président de la Fédération internationale de bobsleigh et skeleton (IBSF). L’ancien pilote italien, entraîneur de l’équipe de France dans les années 90, milite pour la présence d’un bob à 4 formé d’athlètes des deux Corée sur la piste des prochains Jeux d’hiver.

La proposition du dirigeant italien, par ailleurs membre du CIO, en est encore au stade de projet. Mais elle pourrait très prochainement se concrétiser. Une réunion à quatre entre le CIO, les comités olympiques sud et nord-coréen, le comité d’organisation des Jeux de PyeongChang 2018, doit se tenir samedi 20 janvier à Lausanne. L’idée avancée par Ivo Ferriani devrait figurer à l’ordre du jour. Avec, dit-on, certaines chances d’aboutir.

Dans les faits, le bob à 4 coréen serait composé de deux représentants du Sud et deux autres venus du Nord. L’équipage serait préparé au cours des derniers jours précédant le début des épreuves par deux experts de la discipline, Ivo Ferriani et l’Américain Darrin Steele, le directeur exécutif de la Fédération américaine de bobsleigh et skeleton. Une présence américaine qui renforcerait encore la portée politique d’une telle initiative.

Précision: le bob à 4 des deux voisins coréens ne pourrait pas participer de façon officielle à l’épreuve olympique. Le règlement de l’IBSF n’autorise pas les équipages multinationaux. Mais il serait présent sur la piste en qualité d’ouvreur de la compétition. Il s’élancerait dans la pente avant le départ des premiers engagés, pour tester les conditions de la compétition.

Réaliste? Certainement. A l’heure où le CIO et les deux Corée discutent de la possibilité d’un défilé commun à la cérémonie d’ouverture, vendredi 9 février, voire d’une équipe féminine de hockey-sur-glace réunissant des joueuses des deux pays, un bob à 4 formé à parts égales d’athlètes sud et nord-coréens aurait une certaine allure. Il enverrait un message fort. Il ferait l’événement.

A ce stade de l’histoire, à 25 jours de l’ouverture, on imagine mal le CIO mettre son veto. L’IBSF ne s’y opposera pas non plus, l’idée ayant germé dans l’esprit de son président.

La réponse appartiendra donc aux deux voisins de la péninsule, visiblement très favorables depuis le début de l’année à l’idée d’utiliser le sport comme un outil diplomatique. Selon un responsable du comité olympique sud-coréen (KSOC), cité par l’agence Yonhap, Séoul aurait l’intention de proposer, en fin de semaine à Lausanne, aux envoyés de Pyongyang d’organiser régulièrement des échanges sportifs entre les deux Corée après les Jeux de PyeongChang.

« J’ai le sentiment que cette proposition pourrait aboutir, avance Darrin Steele. J’aime beaucoup l’idée de soutenir tous les efforts de rapprochement entre la Corée du Nord et la Corée du Sud ». Paroles d’Américain.