— Publié le 20 décembre 2017

Etienne Thobois, premier vainqueur olympique

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C’est fait. Le futur comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 connaissait déjà son président, Tony Estanguet. Il peut désormais mettre également un nom dans la case réservée au poste de directeur général. Sans la moindre surprise, Etienne Thobois, 50 ans, un olympien venu du badminton, dirigera la manœuvre. Il officiait déjà au même niveau de responsabilité au sein du comité de candidature, depuis l’origine du projet parisien. Il conserve les clefs de son bureau. Logique et légitime.

Annoncée mardi 19 décembre en fin de soirée, l’annonce du choix d’Etienne Thobois met fin à un faux suspense. Dans l’esprit de Tony Estanguet, il n’a sans doute jamais été un seul moment question d’imaginer un autre scénario. Dans son esprit, la question était tranchée depuis toujours.

Le nom du futur directeur général avait d’ailleurs été annoncé dès la visite à Paris de la commission d’évaluation, à la mi-mai dernier, quatre mois avant la décision du CIO d’attribuer à Paris les Jeux en 2024. Bernard Lapasset avait expliqué en conférence de presse, au terme de la visite, que Tony Estanguet serait président et Etienne Thobois directeur général.

A en croire les uns et les autres, le CIO souhaitait savoir très en amont, avant même la session de Lima, quelle gouvernance se choisirait un éventuel futur comité d’organisation. Mais, une fois la victoire acquise, ce qui apparaissait comme une évidence a semblé en déranger certains parmi les pouvoirs publics. Anne Hidalgo, notamment, n’aurait pas apprécié d’être mise devant le fait accompli.

Tony Estanguet a donc respecté les formes. Un cabinet de recrutement, Odgers Berndtson, a été appointé avec mission de dénicher l’oiseau rare. Le processus a débuté le 20 novembre. Il s’est terminé mardi soir, avec l’audition des quatre finalistes. Dans l’intervalle, les chasseurs de têtes ont reçu et dépouillé les offres de service de 61 candidats.

Jérémy Botton, l’ex directeur général de la Fédération française de tennis (FFT), présenté dès le début de la course comme le plus sérieux outsider, n’a pas été retenu dans l’ultime short-list. Une surprise. La seule de l’histoire. Il avait pourtant mené campagne.

En plus d’Etienne Thobois, Tony Estanguet et les six autres membres du comité de sélection ont auditionné Amélie Castera-Oudéa, une ancienne espoir du tennis français, directrice marketing du groupe Axa. En mai dernier, elle s’était déjà proposée pour le poste de ministre des Sports. Les deux autres finalistes ont souhaité de ne pas se faire connaître. Ils viendraient du secteur privé.

Sa décision prise, Tony Estanguet en aurait personnellement informé par téléphone, dès mardi soir, Emmanuel Macron et Anne Hidalgo.

En conservant sa confiance à Etienne Thobois, l’un des hommes clefs du succès de Paris dans la course aux Jeux,  Tony Estanguet ne prend pas de risque. Il fait le choix d’un connaisseur avisé du mouvement olympique, rompu aux exigences des grands événements sportifs. L’ancien champion de France de badminton, sélectionné olympique aux Jeux d’Atlanta en 1996, a fait ses armes comme directeur financier du comité d’organisation des Mondiaux d’athlétisme au Stade de France en 2003. Puis il a grimpé une volée de marches en prenant la direction du comité d’organisation de la Coupe du Monde de rugby en France en 2007.

Le nom d’Etienne Thobois comme directeur général sera officiellement annoncé jeudi 21 décembre, en fin de matinée, à l’occasion du dernier conseil d’administration de Paris 2024, prévu au ministère des Sports. Les uns et les autres pourront ensuite passer les fêtes en toute tranquillité, avant de se retrouver dès le mois suivant. Le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 (COJOP) sera formellement créé le 18 janvier 2018.