— Publié le 1 décembre 2017

Paris 2024, un jeu de quitte ou double pour le CIO

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Les temps changent. Pour la première fois, le CIO organise un « séminaire d’orientation » dans une ville olympique moins de trois mois après sa désignation comme hôte des Jeux, sans laisser retomber le soufflé de la victoire. Pour la première fois, il est ouvert aux médias. Pour la première fois, enfin, l’organisation olympique se montre déterminée à ne pas laisser l’équipe d’organisation mener seule sa barque, au risque de se retrouver secouée par le gros temps.

Paris a eu la primeur de cette nouvelle donne. La capitale française accueille depuis jeudi 30 novembre le premier « séminaire d’orientation » du CIO dédié aux Jeux de 2024. Il se termine ce vendredi, à l’heure du déjeuner.

A ce stade de l’histoire, la confiance règne. Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, et Pierre-Oliviers Beckers, le président de la commission de coordination, ne s’interdisent pas de sourire. Ils sont ravis et le montrent. A un peu moins de 7 ans de l’échéance, le contraire aurait été inquiétant.

Pas question, pour autant, de laisser l’équipe parisienne avancer sans garde-fous. Pierre-Oliviers Beckers ne s’en cache pas: « La situation a évolué et elle continuera à le faire. Le mouvement olympique doit s’adapter, il en va de sa survie. A ce titre, la réussite de Paris est essentielle pour l’avenir. Les Français doivent réussir leur événement. Je sais qu’ils réussiront, j’ai pleinement confiance. Leur réussite n’est pas seulement importante pour eux, mais aussi pour le mouvement olympique. Elle peut redonner confiance aux autres villes potentiellement candidates. »

Après les excès budgétaires de Sotchi 2014, puis le fiasco de l’héritage des Jeux de Rio 2016, le CIO a besoin de se donner de l’air. Paris 2024 peut y contribuer. A condition, toutefois, de rester sagement dans les clous.

 

 

Pierre-Olivier Beckers l’a expliqué sur le site de l’Equipe: « L’enthousiasme collectif fait qu’on se met à développer des infrastructures et d’autres éléments au-delà de ce qui est nécessaire. La mauvaise planification et le travail, non pas en équipe mais au contraire en solo, amènent à dépenser de l’argent à mauvais escient et finalement de devoir refaire plusieurs fois la même chose. L’aspect financier des Jeux est un problème qui se présente, qui sera certainement sur la table, mais que nous comptons éviter. Je me réfère à Christophe Dubi qui disait qu’il est inconcevable que nous n’ayons pas la maîtrise du budget opérationnel sur ces Jeux. C’est évident, mais ça représentera beaucoup de boulot. »

Le message est clair. A Paris, les envoyés du CIO n’ont pas seulement serré des mains par poignées, au premier jour du séminaire, puis distribué les bons points. Ils ont surtout prévenu l’équipe française. Pas de dépassement de budget, ni de promesses non tenues. Restez fidèle à votre vision. Partagez les Jeux. Mobilisez. Et n’oubliez pas les athlètes.

Avec Paris, le CIO joue gros. A une époque où les candidatures européennes se raréfient, la capitale française peut ramener la confiance, ou au contraire renvoyer par le fond les dernières illusions. Tony Estanguet le savait. Jeudi 30 novembre, les dizaines d’autres convives du séminaire d’orientation olympique l’ont également compris.