— Publié le 3 novembre 2017

« Pour PyeongChang, la NHL a manqué de respect »

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La question ne se pose même plus, la porte est fermée à double tour: les joueurs de la Ligue nationale de hockey-sur-glace (NHL) ne participeront pas aux Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.

René Fasel, le président de la Fédération internationale de hockey, a multiplié les démarches et les négociations pour inverser la tendance. Il a tout essayé. En vain.

A moins de 100 jours de l’ouverture des Jeux, le dirigeant suisse s’est confié à Radio-Canada Sports. Un entretien au cours duquel il revient avec lucidité, sans langue de bois, sur ces mois d’échanges et de pourparlers avec Gary Bettman, le commissionner de la NHL. « J’aurais aimé faire un pied de nez à la Ligue nationale et dire aux joueurs qui veulent venir qu’ils peuvent venir, mais il y a la raison et le respect des contrats, des lois et des règles, explique-t-il. On n’a pas d’autres choix. Autant la NHL respecte nos contrats pendant la saison, autant nous devons respecter leurs contrats avec leurs joueurs. J’aurais aimé le faire, mais ce serait un mauvais exemple. »

Sans cacher son immense déception, René Fasel se montre assez dur envers les dirigeants nord-américains. « C’est un manque de respect que la NHL a montré. Surtout vis-à-vis des fédérations nationales, qui œuvrent jour après jour pour former les joueurs. Les 1.000 joueurs de NHL proviennent du système des fédérations nationales, que ce soit Hockey Canada, USA Hockey, que ce soit les fédérations suédoise, tchèque, russe ou autre. Ces joueurs-là sont tous développés dans notre système. Finalement, le manque de respect qu’ils nous montrent en déçoit énormément. Il n’y a même pas un merci de la part des dirigeants et propriétaires de la NHL. »

De son propre aveu, René Fasel a tout tenté pour convaincre la NHL de libérer ses joueurs. Mais un sujet a mis fin à la négociation: la demande formulée par Gary Bettman de pouvoir utiliser la marque olympique, ces anneaux dont le CIO monnaye les droits à ses seuls partenaires du programme TOP. Thomas Bach refusé.

« Nos moyens sont quand même très restreints, reconnaît René Fasel. Nous n’avons pas beaucoup de leviers par rapport à la NHL. C’est une organisation qui tourne à quatre milliards de dollars par année, c’est un système professionnel. Nous n’avons pas cette force de l’argent pour convaincre ses dirigeants et propriétaires. Ils iront en Chine en 2022, parce que le marché est meilleur, avec un plus grand développement, Mais la Corée du Sud aurait pu faire beaucoup pour promouvoir le hockey en Asie. » Une occasion manquée.