— Publié le 13 octobre 2017

Valcke et Al-Khelaïfi, une union très douteuse

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La corruption se logerait-elle donc à tous les étages du sport ? Après Carlos Nuzman, Nasser Al-Kheilaïfi? Les bureaux parisiens de la chaîne de télévision BeIN Sports ont fait l’objet d’une perquisition, jeudi 12 octobre, dans le cadre d’une enquête de la justice suisse. Deux hommes sont directement visés: Nasser Al-Khelaïfi (photo ci-dessus, à droite), le président du groupe audiovisuel qatari, également patron du Paris Saint-Germain, et Jérôme Valcke (photo de gauche), l’ancien secrétaire général de la FIFA, longtemps considéré comme le bras droit de Sepp Blatter.

L’information a été révélée dans la journée du jeudi 12 octobre par le parquet national financier (PNF). L’enquête de la justice suisse porte sur l’attribution des droits de télévision de plusieurs éditions de la Coupe du Monde de football. Elle a été ouverte le 20 mars dernier. Selon le ministère public de la Confédération suisse (MPC), elle porte sur des soupçons de « corruption privée, d’escroquerie, de gestion déloyale et de faux dans les titres ». Rien que cela.

En sa qualité de directeur de la société beIN Media, Nasser al-Khelaïfi est soupçonné de corruption lors de l’octroi des droits de télévision du Mondial 2026 et 2030. Il aurait « offert des avantages » au Français Jérôme Valcke, présenté comme le personnage central de cette affaire. En clair, le Qatari aurait graissé la patte de l’ancien numéro 2 de la FIFA en échange de faveurs au moment de l’attribution des droits.

Un troisième homme, dont l’identité n’a pas été dévoilée, serait également dans le viseur de la justice. Un personnage décrit comme un homme « actif dans le domaine des droits sportifs ». Il aurait proposé à Jérôme Valcke « des avantages indus en lien avec l’octroi de droits média dans certains pays » pour les Coupes du Monde 2018, 2022, 2026 et 2030. »

Le Français, âgé aujourd’hui de 56 ans et installé en Espagne, a été auditionné jeudi 12 octobre en qualité de prévenu par des représentants du MPC. Mais il n’a pas été placé en détention provisoire.

Précision importante: l’enquête de la justice suisse ne concerne pas le PSG, seulement son président.

En plus de la France, des perquisitions ont également été menées, à la demande du ministère public suisse, en Italie, Grèce et Espagne.

Sans grande surprise, le groupe BeIN Media jure ses grands dieux n’avoir jamais enfreint la loi. Dans un communiqué, il explique « réfuter toutes les accusations portées » par la justice, et assure vouloir « collaborer pleinement avec les autorités », tout en attendant « sereinement les suites de l’enquête ». Sereinement, vraiment?