— Publié le 6 septembre 2017

Carlos Nuzman, le nouveau pavé dans la mare

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Mauvais timing. Très mauvais. A une semaine du prochain conclave du CIO, prévu à partir du 13 septembre à Lima, au Pérou, une nouvelle affaire de corruption présumée jette un froid dans le mouvement olympique. Elle concerne l’un des personnages les plus en vue de la précédente olympiade. Carlos Nuzman, le président du comité olympique brésilien, grand ordonnateur des Jeux de Rio 2016.

Mardi 5 septembre, en début de matinée, une série de perquisitions a été menée à 11 endroits différents dans la ville de Rio de Janeiro. Parmi les lieux visités, le domicile de Carlos Nuzman. Le dirigeant brésilien, âgé de 75 ans, a été vu quittant sa résidence en voiture, encadré par des policiers. Son passeport lui a été confisqué. Les forces policières auraient également, selon plusieurs sources, emporté avec elles plusieurs sacs contenant ce qui pourrait être des preuves de faits de corruption.

Selon un communiqué de la police brésilienne, l’opération a été d’une grande envergure. Pas moins de 70 officiers de la police judiciaire brésilienne, accompagnés de leurs homologues américains et français, dont le juge Renaud Van Ruymbeke, ont effectué ces différentes perquisitions. Objectif: mettre la main sur des preuves d’achat de voix dans le cadre de l’élection par le CIO de la ville-hôte des Jeux olympiques 2016.

L’opération a été baptisée « Jeu déloyal ». Plutôt bien choisi. Elle s’étend bien au-delà de la seule personne de Carlos Nuzman, puisqu’elle vise un réseau criminel soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin en échange de la signature de contrats entre le gouvernement de Rio de Janeiro et des entreprises privées.

Quel rôle aurait joué Carlos Nuzman? La suite de l’enquête répondra. Mais le dirigeant sportif aurait participé directement au versement de pots-de-vin à des membres du CIO en échange de leurs voix. Il aurait servi d’intermédiaire entre les payeurs et les votants.

Sans grande surprise, son avocat, Sergio Mazzillo, clame haut et fort l’innocence de son client. Mais il a précisé que Carlos Nuzman allait coopérer avec l’enquête en cours.

Réaction très laconique, et visiblement embarrassée, du CIO via un communiqué: « Le CIO a pris connaissance de ces éléments par les médias et fait tout ce qui est possible pour obtenir toutes les informations. Cela relève de la plus haute importance pour le CIO d’obtenir des clarifications sur ce sujet. » Après Frankie Fredericks, Carlos Nuzman se rajoute à la liste des membres du CIO dont l’absence à Lima, la semaine prochaine, sera très remarquée et sans doute longuement commentée.