Candidatures

A Lima, Paris et L.A devront se serrer la ceinture

— Publié le 10 août 2017

L’Agenda 2020 n’est pas une plaisanterie. Le CIO entend bien le rappeler aux deux villes en lice pour l’accueil des prochaines éditions des Jeux d’été, en 2024 et 2028. En commençant sans attendre, dès le 13 septembre 2017, lors de la prochaine session de l’organisation olympique. Selon une source interne, relayée par le site sportsbusinessdaily.com, le CIO fait actuellement pression sur les équipes de Paris 2024 et Los Angeles 2028 pour qu’elles revoient à la baisse leurs plans et leurs dépenses pour le grand jour.

A Lima, mercredi 13 septembre, les dés seront jetés et le suspense absent des débats. Avec un tel scénario, inutile de casser sa tirelire pour en jeter plein la vue. Tel est, en substance, le discours tenu par la direction du CIO aux deux équipes de candidature. Un message dirigé vers deux directions: le voyage dans la capitale du Pérou, et la nature des présentations.

Le voyage, d’abord. Le CIO aurait sévèrement revu ses chiffres à la baisse, pour autoriser désormais les délégations française et américaine à un maximum de 50 personnes, au lieu des 100 initialement prévues. Pour Paris, le coup est rude. L’équipe de candidature a mandaté une agence événementielle, MCI France, pour organiser le déplacement et le séjour à Lima d’un groupe de plus d’une centaine de représentants. En 2009, l’équipe de Chicago 2016 comptait près de 300 personnes, dont Barack Obama. Un déploiement de force que le CIO ne veut plus voir.

Les présentations, maintenant. Pour les mêmes raisons, le CIO veut ramener le curseur à une position plus modeste. Sa proposition: une seule présentation de 25 minutes, sans séance de questions/réponses. Inutile, également, de présenter aux membres du CIO, le 13 septembre, une ou plusieurs nouvelles vidéos. Enfin, l’organisation olympique souhaite que les deux équipes de candidature s’en tiennent à seulement 7 personnes sur la scène, au lieu des 15 autorisées plus tôt dans la campagne.

Enfin, il se raconte que le CIO serait très préoccupé par l’impression générale que laissera la journée du 13 septembre, pendant et après le vote de son assemblée générale. Son idée fixe: présenter deux vrais gagnants, sans laisser à l’une des deux villes en lice la possibilité de revendiquer un succès plus franc. Pour cela, le CIO pousse actuellement à ce que les deux délégations soient installées l’une à côté de l’autre dans la salle de la session. Puis, une fois l’affaire bouclée, qu’elles se rejoignent pour une conférence de presse commune.

A un mois et quelques jours de la date fatidique, les trois parties discutent encore, chacun avançant ses pions. Le CIO veut soigner les apparences, donner l’impression d’une réduction des coûts, dans l’esprit de l’Agenda 2020, et surtout éviter aux uns et aux autres, médias en tête, de déclarer Paris vainqueur et Los Angeles classé second. L’équipe parisienne, de son côté, souhaite fêter dignement, sans devoir trop compter ses invités, ses premiers Jeux d’été après un siècle d’attente. Quant aux Californiens, ils se disent prêts à s’adapter. Une fois de plus.