— Publié le 2 mai 2017

Accusé de corruption, Sheikh Ahmad quitte le terrain

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Sale affaire. Ahmad al-Fahad al-Sabah, le cheikh koweïtien considéré comme l’un des membres les plus influents du mouvement sportif international, vient de disparaître brutalement de la carte du football mondial. Et il pourrait bien ne plus jamais s’y montrer. Il a annoncé lui-même via un court communiqué, dimanche 30 avril, sa décision de renoncer à son poste au sein du Conseil de la FIFA et à toutes ses autres fonctions officielles dans le football.

En cause, les allégations portées par la Cour fédérale américaine dans le cadre d’une enquête sur le très anodin Richard Lai, président de la Fédération de Guam de football. Accusé de corruption et de dissimulation de comptes bancaires à l’étranger, Richard Lai a plaidé coupable devant une juge fédérale de New York. Il a reconnu avoir touché environ 1 million de dollars en pots-de-vin, versés par plusieurs dirigeants asiatiques en échange de son vote.

 

L’acte d’accusation de la justice américaine contre Richard Lai ne mentionne pas directement Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, mais son nom est facile à découvrir entre les lignes du document. Assurant avoir découvert l’identité de « plusieurs co-conspirateurs, responsables dans le football ou dans d’autres sports », la justice présente le « co-conspirateur numéro deux » comme un « responsable de haut rang de la FIFA, de la Fédération de football du Koweït et de l’Association des comités olympiques asiatiques (OCA). » Un seul homme apparaît dans les trois organisations: Ahmad al-Fahad al-Sabah.

Sans grande surprise, le Koweïtien nie en bloc ces accusations. Il se défend « vigoureusement de tout acte répréhensible », assure vouloir collaborer avec « les autorités compétentes », et se dit déterminé à « réfuter ces accusations surprenantes ». Mais Sheikh Ahmad explique aussi préférer retirer sa candidature au Conseil de la FIFA, dont l’élection doit se tenir le 8 mai au Bahreïn. Il précise avoir décidé de renoncer à toutes ses fonctions « dans l’intérêt de la FIFA et de l’AFC (la Confédération asiatique de football) ». Il confie sa volonté de « continuer à servir la famille du football » lorsque ces accusations seront levées. »

En attendant, son nom rejoint la longue liste des dirigeants du football renvoyés prestement aux vestiaires pour des faits de corruption ou de prise illégale d’intérêt. Question: cette affaire directement liée à la FIFA aura-t-elle un effet sur sa position, et surtout sur son influence, au sein du mouvement olympique? Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah y cumules les présidences de l’ACNO, de l’OCA et de la Solidarité olympique. En cas de réponse positive, l’équilibre des forces au sein du CIO pourrait en être modifié.