Candidatures

Stockholm 2026, un projet sous respiration artificielle

— Publié le 27 avril 2017

Ira ou ira pas? La situation se révèle pour le moins confuse, en Suède, quant à une possible candidature de Stockholm aux Jeux d’hiver en 2026. Mercredi 26 avril, le chaud et le froid ont été soufflés en l’espace de quelques heures sur le projet olympique de la capitale. Un communiqué des autorités locales a semblé l’enterrer pour toujours. Mais un second communiqué, émanant cette fois du comité national olympique, a tenté de lui redonner vie. On s’y perd.

Rappel des faits et des acteurs, par ordre d’apparition sur la scène. En milieu de journée, la responsable des finances de la municipalité de Stockholm, Karin Wanngard, assure dans un texte envoyé aux médias que la ville abandonne son projet de postuler aux Jeux d’hiver en 2026. Elle pointe directement du doigt le CIO, expliquant que la décision a été prise en raison de son incapacité à fournir toutes les garanties sur sa contribution financière envers la ville-hôte.

« Le CIO travaille sur un nouveau cadre réglementaire appelé Agenda 2020, raconte Karin Wanngard en s’exprimant au nom des autorités de Stockholm. Un cahier des charges détaillé devait initialement être prêt en août 2016. Mais il ne le sera pas avant novembre 2017 au plus tôt. En conséquence, le délai sera trop court pour mener des analyses suffisantes sur les différentes questions que se posent actuellement les acteurs du dossier. »

Sur le moment, l’issue du projet apparaît inéluctable. Stockholm renonce, comme quatre ans plus tôt pour la course aux Jeux d’hiver en 2022. Une sorte de remake d’un scénario qui tend à devenir une rengaine dans l’univers olympique. La représentante du Parti social-démocrate, majoritaire au sein du gouvernement suédois, s’empresse de préciser dans son communiqué que son parti a toujours été favorable à une candidature aux Jeux d’hiver, jugée propice au développement et au rayonnement de Stockholm. « Malheureusement, nous sommes visiblement les seuls à penser ainsi », suggère-t-elle en référence au peu d’enthousiasme soulevé par le projet au sein des forces politiques.

Dans la foulée, le ministre suédois des Sports, Gabriel Wikstrom, confie à l’agence de presse TT soutenir la décision des autorités de la capitale. « Au gouvernement, nous étions prêts à étudier les aspects budgétaires d’une candidature, explique-t-il. Mais il a toujours été clair pour nous, les Sociaux-démocrates, que la décision appartenait en priorité à la ville de Stockholm. »

Fin de l’histoire? Peut-être pas. Quelques heures plus tard, le comité olympique suédois (SOK) s’invite dans le débat, pour en contester l’issue et tenter d’éteindre l’incendie. Son président, Hans Vestberg, se fend d’un communiqué pour jurer ses grands dieux que le projet d’une candidature aux Jeux de 2026 n’est pas encore enterré. « Il reste possible et souhaité », explique-t-il.

Le dirigeant olympique assure qu’il a rencontré à plusieurs reprises Thomas Bach au cours des derniers mois, que le CIO s’est engagé à contribuer financièrement « à un très haut niveau » à l’organisation des Jeux. Surtout, Hans Vestberg confie que le processus de sélection des villes n’a pas été modifié, qu’il est connu depuis l’an passé et que tous ses détails seront précisés dans les prochains mois.

Le président du comité olympique suédois doit rencontrer ce jeudi 27 avril, à la mairie de Stockholm, les autorités de la capitale. Avec une idée fixe: inverser le cours de l’histoire et ressusciter le projet de candidature aux Jeux de 2026. Un projet pour lequel un directeur avait été recruté quelques jours plus tôt en la personne de Richard Sibrius, propriétaire de la société Atlant Ocean Racing, spécialisée dans l’organisation d’épreuves de voile.

Pour rappel, le dossier initial de Stockholm 2026 prévoit que la grande majorité des compétitions, environ 80%, soit disputée dans la capitale et son proche environnement. Les stations de Falun et Are, situées respectivement à 200 et 600 km au nord, pourraient accueillir des épreuves de ski alpin et nordique.