— Publié le 14 avril 2017

Pour Tokyo 2020, l’IAAF reste en ordre de marche

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L’IAAF a tranché. A sa manière. En clair, elle a choisi de ne rien changer. Au deuxième jour de sa réunion, jeudi 13 avril à Londres, le Conseil de l’institution internationale de l’athlétisme a débattu de la question épineuse du programme des Jeux de Tokyo 2020. Un débat suivi d’un vote. Bilan: un parfait statu quo. L’organe suprême de l’IAAF a décidé de proposer au CIO un projet identique en tout point à celui des Jeux précédents. Annoncé comme très menacé, le 50 km marche masculin conserve sa place dans l’univers olympique.

Dans un communiqué diffusé au terme de la deuxième et dernière journée de réunion de son Conseil, l’IAAF explique avoir pris la décision de « ne retirer aucune épreuve » du programme des prochains Jeux, en respect pour les athlètes ayant déjà entamé depuis plusieurs mois leur préparation pour l’échéance olympique. Tout reste en place, donc. Une bonne nouvelle pour les marcheurs, dont le Français Yohann Diniz, recordman du monde de la distance (à droite sur la photo), mobilisés depuis une dizaine de jours par la perspective de se voir rayés de la carte. A leur initiative, une pétition avait été lancée sur Internet.

Le coup est passé près. Selon plusieurs sources proches du dossier, le Conseil de l’IAAF caressait le projet de proposer un CIO un programme où le 50 km aurait disparu dans les oubliettes de l’histoire, le 20 km étant remplacé par un semi-marathon (21,1 km) à la marche, une distance jugée plus symbolique.

Mais l’histoire pourrait ne pas s’arrêter là. Dans son communiqué, l’IAAF explique continuer à réfléchir, étudier et discuter d’une évolution prochaine de son programme olympique. Elle écrit noir sur blanc que le changement pourrait concerner l’olympiade suivante (2020-2024), menant de Tokyo à Los Angeles ou Paris. Les spécialistes du 50 km marche, dont l’épreuve est la plus longue du programme (plus de 3 h 30), ont eu droit à un sursis. Mais ils n’ont peut-être pas sauvé leur avenir à plus long terme.

Autre sujet abordé par le Conseil de l’IAAF, désormais incontournable, mais saisi d’un même immobilisme: la Russie. A Londres, Sebastian Coe et ses collègues ont écouté avec des mines défaites le rapport de la « taskforce » de la Fédération internationale sur le dopage en Russie. A l’heure de refermer le dossier, le Britannique n’a pas caché sa « déception ». « La taskforce est déçue du peu de progrès réalisés depuis le dernier rapport, particulièrement dans les secteurs clefs que sont les contrôles, la capacité à avoir accès au passeport biologique, le problèmes des villes « fermées » et le fait que des entraîneurs d’un système opaque continuent d’exercer, a confié le président de l’IAAF. Il n’y a aucune raison pour laquelle de plus grands progrès n’ont pas été réalisés. La Fédération russe d’athlétisme ne devrait pas se faire d’illusion. Les critères ne vont pas changer. Nous ne faisons pas de politique. Les critères sont là. Il n’y a pas de délai. »

Enfin, le Conseil de l’IAAF a pris la décision, jeudi 13 avril, de former un nouveau groupe de travail, dédiée à la distribution des primes (« prize money ») sur les étapes du circuit mondial. Il est présidé par Pierce O’Callaghan, un ancien des Jeux de Bakou 2015, et compte parmi ses membres José Maria Odriozola, Duffy Mahoney, Pauline Davis, Paul Hardy et Paula Radcliffe.