— Publié le 3 mars 2017

Aux Jeux de Tokyo 2020, les femmes sinon rien

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Cette fois, on ne rigole plus. En  visite pour deux jours dans la capitale japonaise dans le cadre de la commission de coordination des Jeux de 2020, John Coates, le vice-président du CIO, a tapé du poing sur la table. « Le club de golf de Kasumigaseki, choisi pour accueillir le prochain tournoi olympique, doit changer sa politique et accepter les femmes. Dans le cas, contraire, la compétition ira ailleurs », a martelé, en substance, le dirigeant australien. Un ultimatum. Enfin.

Assez tergiversé, donc. Le CIO menace. Aux Japonais de se soumettre. « A un moment donné, il faudra trancher. Notre position est très claire: nous irons seulement dans un club ne pratiquant aucune discrimination », a assuré John Coates.

Ouvert en début d’année par Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, le dossier serait sur le point d’aboutir. « D’après ce que je sais, les choses vont dans le bon sens, explique l’Australien. Nous devrions pouvoir obtenir une réponse avant la fin du mois de juin. » Sera-t-elle favorable? Les 15 membres du conseil d’administration du Kasumigaseki Country Club voteront-ils à l’unanimité pour l’abandon d’un règlement interdisant aux femmes de jouer certains dimanches et d’être membres de plein droit? John Coates le croit. Mais rien n’est moins sûr.

Fondé en 1929 par un groupe de 300 riches Japonais, le club fait partie de ses institutions où le passé pèse encore plus lourd que tout le reste. Il en coûte 8 millions de yens (environ 70.000 euros), plus la recommandation d’un membre, pour y être accepté. A cela, les nouveaux entrants doivent ajouter une cotisation annuelle de 4 millions de yens (35.000 euros). Son conseil a été réuni le mois dernier, après les déclarations tapageuse de la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, dénonçant sa politique sexiste et discriminatoire. Mais rien de concret n’est sorti de cette réunion. Un statu quo révélateur de l’immobilisme du lieu.

John Coates a prévenu: faute d’une décision rapide, le tournoi de golf sera disputé ailleurs. « Nous pouvons trouver un autre endroit, a-t-il expliqué jeudi 2 mars. Mais je pense que les choses iront dans la bonne direction. » Affaire à suivre.

Pour le reste, John Coates et son équipe de la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020 se montrent nettement plus sereins quant à la préparation des prochains JO d’été. A trois ans et une poignée de mois de l’échéance, les clignotants repassent au vert dans la capitale japonaise. « Nous avons le même objectif, le comité d’organisation et le CIO: proposer les meilleurs Jeux possibles aux Japonais et au reste du monde », a suggéré l’Australien.

La décision des organisateurs de délocaliser certains sites en dehors de Tokyo a eu sur le budget l’effet d’une cure d’amaigrissement. Yoshiro Mori, le président de Tokyo 2020, l’a expliqué: « En sortant de la capitale, nous avons pu faire réaliser des économies importantes, environ 2,2 millions de dollars, au gouvernement métropolitain de Tokyo. »

Autre nouvelle du jour: l’annonce par les Japonais de leur volonté de programmer le premier match du Japon dans le tournoi olympique de baseball sur le site ô combien symbolique de Fukushima, durement frappé par le tremblement de terre du printemps 2011. « Nous avons toujours formulé ce souhait, a précisé Yoshiro Mori. Il reste encore des détails à régler, mais il est possible de disputer un match préliminaire dans la préfecture de Fukushima. » John Coates a apprécié.