— Publié le 10 février 2017

A Tokyo, l’aviron se penche sur son avenir olympique

Institutions Focus

L’heure du choix est arrivée pour l’aviron mondial. Un choix délicat, mais un choix nécessaire. Sa fédération internationale, la FISA, a convoqué un Congrès extraordinaire à Tokyo, la ville des prochains Jeux olympiques et paralympiques. Il a débuté ce vendredi 10 février. Il doit se poursuivre le lendemain, samedi, avec en point d’orgue un vote annoncé décisif pour l’avenir de la discipline. Les représentants des fédérations nationales devront se prononcer sur le programme des Jeux de Tokyo 2020. Et décider, par ce scrutin, du sort à réserver à la catégorie des poids légers.

Le contexte est limpide: sport historique du mouvement olympique, présent depuis les Jeux de Paris en 1900, l’aviron doit évoluer pour répondre aux exigences de l’Agenda 2020 du CIO. Jean-Christophe Rolland (photo ci-dessous), son président, l’a expliqué à FrancsJeux: « Nous avons intégré l’Agenda 2020 dans notre stratégie dès son adoption par le CIO en décembre 2014. Nous ne voulons pas subir cette évolution, mais au contraire l’accompagner par une réflexion entre nous, dans la famille de l’aviron, sur la façon dont vous envisageons l’avenir de notre discipline. »

Au cœur des discussions, les poids légers. Le CIO ne les a jamais observés d’un très bon œil. L’organisation olympique n’en fait pas mystère: elle comprend mal l’existence de catégories de poids, en dehors des sports de combat et de l’haltérophilie. Dans le même temps, l’aviron doit répondre à une autre résolution de l’Agenda 2020: la parité hommes/femmes. Son programme actuel, en cours aux Jeux de Rio 2016, compte 8 épreuves masculines contre seulement 6 courses féminines. A Tokyo, en 2020, il devra atteindre l’équilibre, avec 7 titres en jeu pour chacun des deux sexes.

A Tokyo, samedi 11 février, le Congrès extraordinaire de la FISA devra se prononcer par vote sur deux propositions, toutes les deux ayant pour conséquence l’entrée dans le programme olympique d’une nouvelle épreuve féminine.

La première émane de la FISA. Elle suggère de remplacer le quatre de pointe masculin poids léger par un quatre de pointe féminin toutes catégories. Une option qui répondrait à l’objectif de parité des sexes, en conservant au programme des Jeux de Tokyo une seule épreuve pour les poids légers, le deux de couple.

En face, la proposition numéro 2 suggère une formule totalement différente: l’abandon d’une épreuve masculine toutes catégories, le quatre de pointe, à remplacer par le quatre de pointe féminin poids léger. Cette deuxième option atteindrait elle aussi l’objectif de parité, mais elle renforcerait la présence des poids légers. Elle est portée et soutenue par l’Australie, la Chine, le Danemark et la Suisse, ce dernier pays détenant le titre olympique en quatre de pointe poids léger. Le Canada s’était initialement rangé derrière cette proposition dite « d’opposition », avant de changer de camp et rejoindre le projet de la FISA.

Pur l’emporter, la proposition choisie devra obtenir la majorité absolue des votants.

Dans tous les cas, la décision finale appartiendra au CIO. Sa commission exécutive tranchera la question du programme des Jeux de Tokyo lors de sa réunion du mois de juin 2017. Elle le fera avec, sous les yeux, la proposition de la FISA adoptée samedi 11 février à Tokyo.

Jean-Christophe Rolland insiste: « Nous devons évoluer. Le programme olympique n’a pas changé depuis 25 ans, mais la réflexion doit avoir engagé les fédérations nationales car l’évolution du programme des Jeux aura une influence sur l’avenir tout entier de notre sport. »