Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2026, Calgary se voit gagnant

— Publié le 9 janvier 2017

L’histoire se répétera-t-elle? Sans doute. Sûrement. Alors que la course n’est pas encore lancée, les Jeux d’hiver en 2026 font déjà rêver une petite dizaine de villes et de pays. Dans tous les cas, ou presque, le potentiel candidat en connaît un rayon sur l’accueil de l’événement, pour s’y être déjà essayé dans le passé.

Au Japon, la succession de trois éditions consécutives des Jeux sur le sol asiatique (PyeongChang 2018, Tokyo 2020, Pékin 2022), ne freine pas les ardeurs de Sapporo. La station a envoyé récemment un courrier d’intention au comité olympique japonais (JOC), détaillant un projet dont le budget se situerait entre 3 et 4 milliards de dollars. Elle vient de recevoir le soutien d’un acteur d’influence, Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, le président de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), déjà convaincu des chances et des atouts du dossier. Sapporo a organisé les Jeux d’hiver en 1972.

En Autriche, le comité olympique prépare activement une candidature d’Innsbruck, hôte des Jeux d’hiver en 1964 et 1976. En Suisse, deux projets sont encore en course dans le patient et très méthodique processus de sélection lancé par Swiss Olympic. L’un d’eux est porté par Saint-Moritz, où les Jeux d’hiver ont eu lieu en 1928 et 1948.

En Amérique du Nord, le Canada se verrait bien participer à la campagne. La piste Québec déjà renvoyée dans les oubliettes de l’histoire, le favori se nomme Calgary. La capitale de l’Alberta a organisé les Jeux d’hiver en 1988. Un groupe d’experts se penche actuellement sur une étude d’opportunité d’une candidature olympique. Il doit rendre les conclusions de ses travaux en juillet 2017.

En attendant, la presse canadienne tente de soupeser les chances du dossier de l’Alberta. Elle en présente l’issue comme l’une des « top stories » de l’année 2017 pour le sport canadien. Et s’essaye à l’exercice jamais aisé du pour et du contre.

Surprise: la balance penche très nettement en faveur du oui. Le quotidien The Province a recensé huit bonnes raisons de croire aux chances de Calgary 2026, contre seulement deux qui pourraient jouer en défaveur du projet olympique.

En tête de liste, l’argent. Certes, l’Alberta et sa capitale vivent des temps difficiles. La chute du baril de pétrole a frappé l’économie locale, provoquant un « carnage ». Mais le quotidien rappelle que l’état était plongé dans la même situation en 1980, année où Calgary faisait campagne pour l’obtention des Jeux de 1988. Selon Doug Mitchell, le fondateur de l’Office du tourisme sportif de Calgary, les Jeux d’hiver en 2026 pourraient booster l’activité économique et aider à la création d’environ 40.000 emplois.

Autres arguments: l’Agenda 2020 et ses résolutions en faveur d’équipements déjà existants, la volonté du CIO de confier les Jeux à des villes et des nations sûres et fiables, le soutien de la population, la personnalité et la motivation du maire de Calgary, Naheed Nenshi.

Dans le camp du oui, enfin, les « chances de victoire ». Sans sous-estimer les atouts de la Suisse, de l’Autriche, voire de la Norvège ou de l’Allemagne, la presse canadienne veut bien déjà parier quelques billets sur Calgary. The Province assure que la majorité des journalistes olympiques présents en novembre dernier au briefing mondial des Jeux de PyeongChang 2018 s’accordait à suggérer que le projet de Calgary l’emporterait. Ses chances seraient encore renforcées en cas de victoire de Paris ou Budapest dans la course aux Jeux d’été en 2024, le CIO étant alors plus enclin à confier les JO d’hiver 2026 à l’Amérique du Nord après une édition estivale en Europe.

A l’opposée, deux questions restent encore sans réponse et pourraient donner des arguments aux militants anti-Jeux. La première concerne le coût galopant de la sécurité. Elle aurait coûté 900 millions de dollars canadiens aux contribuables du pays pour les Jeux d’hiver de Vancouver en 2010. Dans un monde où la menace terroriste concerne tous les continents, la facture pourrait s’avérer nettement plus lourde en 2026. Enfin, une candidature de Calgary aura besoin d’un soutien politique sans faille à tous les échelons du Canada. A ce jour, il n’est pas encore acquis.