Candidatures

Un match à trois pour le Mondial de rugby 2023

— Publié le 5 octobre 2016

La formule est facile, mais elle s’impose: les choses tournent rond dans le monde du ballon ovale. En mai dernier, Bill Beaumont a succédé à Bernard Lapasset à la présidence de World Rugby. Le Français n’était plus candidat. L’Anglais était seul en lice. Limpide. L’Argentin Agustin Pichot a été désigné vice-président. Unique postulant, lui aussi. Pourquoi faire compliqué?

Une même clarté domine la course aux prochaines grandes compétitions internationales. World Rugby l’a officialisé mardi 4 octobre: trois pays se disputeront l’organisation de la Coupe du Monde en 2023. La bataille mettra aux prises l’Afrique du Sud, l’Irlande et la France. Trois grandes nations du ballon ovale. Le retour à une forme de classicisme après l’épisode exotique, mais ô combien riche en perspectives de développement et en ressources nouvelles, du Mondial 2019 au Japon. Un pays traditionnel du rugby après une nation du « Nouveau Monde ». Habile et visionnaire.

Un quatrième larron aurait dû rejoindre le trio de postulants. Mais l’Italie a renoncé, à la fin du mois de septembre. La Fédération italienne de rugby a justifié son abandon avant même le signal de départ par le retrait de la candidature de Rome aux Jeux de 2024. Les deux dossiers étaient associés. « Ayant toujours été étroitement liée à celle de Rome pour les JO 2024, la candidature à l’organisation de la 10e édition de la Coupe du Monde de rugby ne réunit plus les conditions nécessaires à sa poursuite », a écrit son président, Alfredo Gavazzi, dans un communiqué. Fin de l’histoire.

World Rugby l’a précisé en annonçant les trois candidats retenus pour 2023: la phase de candidature ne sera pas lancée officiellement avant le 1er novembre prochain. Le choix, quant à lui, est prévu pour le mois de novembre 2017. « Nous sommes satisfaits du fort intérêt qu’ont témoigné chaque fédération et gouvernement, ce qui est d’ailleurs clairement démontré dans les trois candidatures présentées, s’est félicité Bill Beaumont. Je voudrais féliciter chacun des postulants qui ont basculé maintenant dans la phase plus avancée de candidature proprement dite, ce qui va nous permettre d’engager le dialogue avec toutes les parties en vue d’accueillir la Coupe du Monde de rugby 2023. »

A ce stade de l’histoire, il semble délicat de dégager un favori. L’Afrique du Sud, seul représentant de l’hémisphère sud, a organisé le tournoi mondial en 1995. Depuis, plus rien. Le Mondial de football en 2010 l’a généreusement fournie en stades. Un postulant sérieux. La France a reçu l’événement en 2007. Elle sait faire. Mais le retrait de Bernard Lapasset a sans doute un peu fragilisé sa position au sein de World Rugby. Une avancée significative de son projet de Grand Stade constituerait un sérieux atout. L’Irlande, enfin, est la seule des trois nations en lice à n’avoir jamais organisé la Coupe du Monde. Un avantage. Elle avait un temps manifesté son intention de postuler au Mondial 2015, avant de retirer ses billes, faute d’un accord avec les autres nations britanniques. Cette fois, l’Irlande pourrait le plein de voix parmi ses voisins proches.

 

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A plus long terme, le paysage semble tout aussi clair et dégagé. La course n’est pas encore lancée pour 2023, mais un pays s’est déjà déclaré pour recevoir la Coupe du Monde en 2027. En ce début de semaine, l’Argentine a annoncé son intention de postuler. Une décision qui a fait suite à la rencontre au sommet, dimanche 2 octobre, entre le président de la République argentine, Mauricio Macri, et les dirigeants de World Rugby. Le chef de l’Etat a reçu Agustin Pichot (photo ci-dessus) et Bill Beaumont  dans sa résidence d’Olivos, au nord de Buenos Aires. Au terme de la discussion, l’Argentine a avancé son premier pion.

Un retour à la tradition en 2023, puis une percée vers un continent encore inexploré, l’Amérique du Sud, quatre ans plus tard. Génial, non?