— Publié le 7 juin 2016

La FIFA et l’IAAF snobent la future chaîne olympique

Institutions Focus

Bonne ou mauvaise nouvelle? Un peu des deux. Le CIO l’a annoncé lundi 6 juin par le biais d’un long communiqué de presse: la future chaîne olympique, dont la création figure en tête de liste des résolutions de l’Agenda 2020, est désormais parfaitement sur les rails. La société Olympic Channel Services (OCS), en charge du projet, a déjà conclu des accords de coopération avec 27 fédérations internationales pour créer du contenu. Ombre au tableau, la FIFA et l’IAAF manquent à l’appel.

Initialement annoncée pour le printemps 2016, puis prévue pour sortir des cartons avant les Jeux de Rio, la chaîne olympique n’a pas encore présenté son acte de naissance. « Nous sommes impatients d’annoncer la date de lancement de la chaîne dans les semaines à venir », s’est borné à expliquer Thomas Bach, sans se montrer plus précis sur le jour du lever de rideau. Mais le président du CIO en fait la promesse: « Elle constituera un changement majeur dans la manière dont le Mouvement olympique s’adresse aux jeunes tout au long de l’année (…). L’équipe de la chaîne olympique récemment formée progresse de manière constante, en veillant à ce que le produit soit bon et que la qualité de la programmation soit à la hauteur de nos ambitions. »

Même optimisme empreint d’une part de mystère chez Mark Parkman, le directeur général d’OCS : « La production de contenus a commencé, la technologie et les plateformes sont actuellement testées, et l’énergie et l’enthousiasme sont de plus en plus palpables ici au sein de l’équipe de la chaîne olympique, alors que nous préparons le lancement pour cette année. »

Dans le détail, il semble désormais acquis que la chaîne retransmettra en direct des événements sportifs, des actualités et « récits d’athlètes ». Elle proposera également des vidéos historiques en lien avec les Jeux et des films officiels provenant des archives du CIO. Selon le communiqué du CIO, « l’accent sera également placé sur des programmes éducatifs et ciblés sur la jeunesse, la durabilité, la science du sport et la nutrition, et la promotion de modes de vie actifs et sains. » Copieux programme.

Côté moyens, le CIO a mis les petits plats dans les grands. Une soixantaine de personnes travaille actuellement à temps plein, représentant 20 nationalités, au siège d’OCS à Madrid. Mais les départements commercial et de la distribution sont situés au siège du CIO à Lausanne.

Au total, pas moins de 27 fédérations internationales marchent main dans la main avec le CIO sur ce volumineux projet. La chaîne olympique est censée « compléter leurs arrangements actuels en termes de diffusion et de distribution ». En clair, ajouter sans soustraire. Les accords porteraient sur la couverture en direct des événements, des actualités, des émissions de format magazine, une couverture médiatique et des programmes originaux. Ils ne joueraient évidemment pas le jeu de la concurrence avec les diffuseurs actuels, publics ou privés, des sports en question. Un risque de rivalité encore atténué par le fait que la chaîne olympique, censée fonctionner 24 heures sur 24 tous les jours de l’année, sera accessible dans un premier temps uniquement sur Internet.

Il n’empêche, deux cadors du paysage audiovisuel snobent encore le CIO. Deux fédérations internationales dont les présidents respectifs, Gianni Infantino et Sebastian Coe, se sont vus refermer au visage en fin de semaine passée l’entrée comme membres de l’organisation olympique. La FIFA et l’IAAF ne figurent pas dans la liste des institutions sportives ayant conclu un accord de coopération sur la chaîne olympique. L’UCI n’en fait pas non plus partie. Mais le contraire aurait constitué une surprise. Football et athlétisme protègent en effet leurs propres droits de télévision, souvent exclusifs, négociés sur l’ensemble de la planète. Logique et légitime. Pouvait-on vraiment imaginer les images du Mondial de football ou celles des championnats du Monde d’athlétisme en plein air accessibles sur une chaîne estampillée CIO? Ne rêvons pas.

Selon le communiqué officiel du CIO, les Fédérations internationales ayant conclu des accords avec OCS sont: Fédération mondiale de badminton (BWF), Fédération internationale de basketball (FIBA), Fédération internationale de bobsleigh et de skeleton (IBSF), Association internationale de boxe (AIBA), Fédération internationale de canoë (ICF), Fédération équestre internationale (FEI), Fédération internationale d’escrime (FIE), Fédération internationale de golf (IGF), Fédération internationale de gymnastique (FIG), Fédération internationale de hockey (FIH), Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), Fédération internationale de judo (IJF), Union internationale de pentathlon moderne (UIPM), Fédération internationale de tir sportif (ISSF), Fédération internationale de ski (FIS), Fédération internationale de natation (FINA), Fédération internationale de tennis de table (ITTF), Fédération internationale de tennis (ITF), Union internationale de triathlon (ITU), Fédération internationale d’haltérophilie (IWF), Fédération mondiale de lutte (UWW), Fédération mondiale de tir à l’arc (WA), Fédération mondiale de curling (WCF), Fédération internationale des sociétés d’aviron (FISA), Fédération mondiale de rugby – World Rugby (WR), Fédération internationale de voile – World Sailing (WS), Fédération mondiale de taekwondo (WTF).