— Publié le 29 mars 2016

Pour Rio 2016, les Brésiliens mettent Zika en appli

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L’ampleur de la crise économique et les turbulences politiques n’écartent pas les organisateurs des Jeux de Rio 2016 de l’essentiel : la préparation de l’événement et la sécurité des athlètes. Une deuxième priorité qui prend, à un peu plus de quatre mois de la cérémonie d’ouverture, une orientation très sanitaire.

La menace Zika plane toujours au-dessus des prochains Jeux d’été. Le Brésil n’est pas seul à en ressentir la présence: le Chili et la Corée du Sud ont révélé ces dernières heures leur premier cas officiel. Mais le virus reste une préoccupation majeure des organisateurs. Pour preuve l’annonce très médiatique, par le ministère brésilien de la Santé, d’un moyen inédit pour se prémunir de Zika: une application pour smartphone.

L’appli en question, inédite dans l’histoire olympique, sera disponible à partir du mois de mai. Elle aura pour vocation d’aider les visiteurs, qu’ils soient athlètes, officiels, journalistes ou spectateurs, à s’informer sur le virus et surtout à en détecter la présence. Elle détaillera par le menu les symptômes, fournira une liste de règles et de précautions à prendre pour éviter les piqûres de moustiques infectés (porter des manches longues et des pantalons, fermer les fenêtres, se tenir à l’écart des eaux stagnantes…). Enfin, elle indiquera le nom et la direction de l’hôpital ou du centre de soins les plus proches. Pragmatique et efficace.

L’application sera gratuite. Logique. Elle sera disponible en sept langues: les deux langues officielles du mouvement olympique (français et anglais), plus le portugais, mais aussi le russe, le chinois, l’espagnol et l’arabe.

Anecdotique? Sûrement pas. Aux Etats-Unis, la menace Zika a déjà fait couler beaucoup d’encre, depuis la fin de l’an passé, athlètes et officiels se divisant sur la réalité du risque et l’opportunité d’aller ou pas au Brésil pendant les Jeux. Le comité olympique américain (USOC) a laissé aux futures sélectionnées le choix de renoncer à l’événement si elles le souhaitaient. Dans le même temps, le CDC (Center for disease control) d’Atlanta estime que 80% des personnes infectées ne manifestent aucun symptôme.

Pour Marcelo Castro, le ministre brésilien de la Santé, les risques du virus seront nettement moins élevés au moment des Jeux, pendant le mois d’août, en plein hiver pour le Brésil. Une période de l’année où les températures chutent, les moustiques sont moins nombreux et leur présence plus localisée. Mais ses services maintiendront l’état d’alerte. « Zika reste et restera une très forte préoccupation »,  reconnaît Marcelo Castro. Avec ou sans appli.