Candidatures

Quatre partants et une très très longue route

— Publié le 19 février 2016

Un marathon. Et même plusieurs à la suite. Ouverte officiellement le 15 septembre dernier avec l’envoi des lettres de candidature, la course à l’organisation des Jeux d’été en 2024 a connu en milieu de semaine sa première étape intermédiaire. Le dépôt au siège du CIO, à Lausanne, du premier des trois dossiers, consacré à la vision, au concept des Jeux et à la stratégie. Les quatre postulants l’ont tous atteint dans les temps. Ils poursuivent donc l’aventure. Un groupe de travail du CIO doit maintenant se plonger dans les quatre volumineux documents, une soixantaine de pages en moyenne, pour un établir un rapport présenté en juin 2016 à la commission exécutive.

L’arrêt suivant est prévu au plus tard le 7 octobre 2016, avec l’envoi du deuxième dossier de candidature, consacré aux questions légales, de gouvernance et de financement. Enfin, le dernier temps intermédiaire sera pris le 3 février 2017, jour où les villes devront déposer à Lausanne un troisième document, consacré à la préparation des Jeux, à l’expérience et à l’héritage des sites olympiques.

La couse est bien lancée. Mais elle ne fait que commencer. Certains observateurs s’accordent à placer Paris et Los Angeles en tête, devant Rome et Budapest. Une analyse prématurée. Tout peut basculer jusqu’au dernier moment. Les dernières semaines se révèlent parfois décisives. Il se raconte même que Paris aurait perdu face à Londres, pour l’attribution des Jeux d’été en 2012, le jour même du scrutin. En attendant, un premier état des forces en présence s’impose.

Budapest

La candidature hongroise est la première de l’histoire. La seule issue d’un pays de l’ex bloc communiste. Les porteurs du projet l’ont construite dans le respect des résolutions de l’Agenda 2020 du CIO. Peu de constructions, un budget olympique très raisonnable (2,4 milliards d’euros), un dispositif assez éclaté, avec des épreuves organisées parfois loin de la capitale. Le dossier hongrois bénéficie du soutien des forces politiques. Il est co-signé par le Premier ministre Viktor Orban, le maire de Budapest Istvan Tarlos, le président du comité national olympique Zsolt Borkai, et enfin le patron de la candidature Balazs Furjes. L’homme fort de la candidature devrait être Pal Schmitt, double champion olympique d’escrime, ancien président de la République, membre du CIO. Budapest 2024 n’a pas encore dévoilé son slogan de campagne, ni lancé son site internet officiel. Dates prévues pour les Jeux: 19 juillet au 4 août 2024.

Los Angeles

Partie la dernière, après le retrait de Boston, la ville californienne a rapidement comblé son retard. Elle a déjà accueilli deux fois les Jeux d’été, en 1932 et 1984, mais promet une expérience nouvelle, à l’image d’une métropole en constante mutation. 97% des sites existent ou seront construits, Jeux ou pas, avec un financement privé. L’équipe de candidature est présidée par Casey Wasserman. L’ancienne nageuse Janet Evans y jouera un rôle majeur, tout comme le maire de Los Angeles, Eric Garcetti. Magic Johnson devrait en être l’un des premiers ambassadeurs. A Los Angeles, les Jeux olympiques se dérouleraient du 19 juillet au 4 août. La ville californienne a présenté son logo et dévoilé son slogan de campagne: « Suivez le soleil ». Elle a également lancé son site internet, LA24.org.

Paris

La capitale française n’a plus accueilli les Jeux depuis 1924. Elle a tiré les leçons des échecs successifs pour les Jeux de 1992, 2008 et 2012, mettant cette fois les athlètes et le mouvement sportif en première position. Son dispositif se révèle compact, les constructions peu nombreuses (village des athlètes et des médias, parc aquatique, Bercy Arena 2). La candidature est co-présidée par Bernard Lapasset, président de World Rugby, et Tony Estanguet, triple champion de canoë, membre du CIO. Le soutien politique est incontestable. L’engagement du secteur privé également, pour preuve la signature déjà acquise de sept partenaires, à hauteur de 2 millions d’euros chacun. A Paris, les Jeux olympiques se dérouleraient du 2 au 18 août 2024. La candidature a présenté son logo, son slogan (« La force d’un rêve »), et ouvert mercredi 17 février son site internet, Paris2024.org.

Rome

La capitale italienne a organisé les Jeux d’été en 1960. Son projet pour 2024 se veut modeste, notamment pour le budget de campagne (27 millions d’euros). A Rome, les Jeux coûteraient 5,3 milliards d’euros, dont 2,1 milliards d’euros pour la construction de nouvelles infrastructures. En s’appuyant sur les installations héritées des Jeux de 1960 (Foro Italico, notamment), Rome 2024 propose un dispositif où 70% des sites existent déjà. Le projet est porté par Luca di Montezemolo, l’ancien patron de Ferrari. Les deux autres hommes forts devraient être Giovanni Malago, le président du comité national olympique (CONI), et Matteo Renzi, le Premier ministre. A Rome, les Jeux se dérouleraient du 2 au 18 août 2024. L’équipe de candidature a été la première a dévoilé son logo, mais on attend encore son slogan de campagne. Son site internet, 2024roma.org, est déjà sur la Toile.