— Publié le 15 février 2016

Avant Rio, les nageurs devront se soumettre aux tests

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La natation aurait-elle peur de finir dans le même bain que l’athlétisme? La BBC révèle ce lundi 15 février que la FINA, sa fédération internationale, se serait décidée à prendre à bras le corps le problème du dopage. Enfin. Souvent accusée d’un certain laxisme sur cette épineuse question, elle serait déterminée à multiplier les contrôles avant les prochains Jeux d’été, au mois d’août 2016 à Rio de Janeiro. Une initiative qui pourrait bouleverser les habitudes des meilleurs nageurs mondiaux.

Les détails restent à affiner. Et le programme n’a pas encore été formellement adopté par le Conseil de la FINA. Mais, selon la BBC, cette vaste opération de propreté dans le deuxième sport olympique pourrait se concrétiser par un nombre record de tests antidopage, réalisés auprès d’un nombre tout aussi record de nageurs. Les athlètes figurant dans le top 10 mondial pour chacune des disciplines de la natation course seraient ainsi contrôlés 5 à 7 fois d’ici l’ouverture des Jeux de Rio. Du jamais vu dans un sport où les progrès incessants des records du monde, associés au très petit nombre de cas positifs avérés, a fini par jeter un certain doute sur l’intégrité des performances.

En première lecture, la natation ne semble pourtant pas à la traîne sur la question de la lutte contre le dopage. Pour la seule année 2015, la FINA a effectué 1094 tests hors compétition. Ils ont été réalisés sur 654 nageurs. Respectable. Mais ses dépenses consacrées à la lutte atteignent « seulement » 730.000 euros, environ le dixième des sommes consenties par l’UCI pour faire la chasse aux tricheurs dans le cyclisme.

Le projet ébauché par la FINA se veut fiable et global. Les contrôles seront réalisés pour l’essentiel par les agences nationales antidopage, organisations supposées indépendantes. La plus en pointe serait américaine. La BBC explique que l’idée de ce programme aurait été proposée à la FINA par l’agence américaine, USADA, et son directeur Travis Tygart, à l’occasion d’une réunion organisée le mois dernier à Lausanne. « Il faut accorder à la FINA le crédit de vouloir s’attaquer au problème et répondre à l’appel des nageurs propres, suggère l’Américain. Un tel programme, mené dans les différents pays par une agence indépendante, devrait permettre de garantir l’intégrité de la natation et les droits des athlètes. »

Sans doute. Seul ennui: au moins trois pays ne seraient pas concernés par le plan de la FINA pour les Jeux de Rio. Pas les moindre puisqu’il s’agit de la Russie, la Chine et le Brésil. La Russie, notamment, présente une copie très raturée sur la question du dopage. Plusieurs de ses nageurs ont été pris par la patrouille en 2013 et 2014. La FINA assure avoir placé la Fédération russe de natation dans son viseur, mais sans préciser quelles mesures seront prises pour conduire des tests crédibles dans un pays où l’agence nationale antidopage (RUSADA) est actuellement en pleine réorganisation. Pas gagné d’avance, donc.