Candidatures

Cinq candidates… 1,5 milliards d’euros au vainqueur

— Publié le 16 septembre 2015

Cette fois, les choses sont claires. Thomas Bach, le président du CIO, l’a annoncé ce mercredi 16 septembre depuis Lausanne: la course aux Jeux d’été en 2024 comptera cinq concurrents, pas un de plus: Budapest, Hambourg, Los Angeles, Paris et Rome. Quatre villes européennes, une nord-américaine. « Cinq candidates hautement qualifiées », a insisté Thomas Bach.

Les cinq villes ont toutes envoyé leur lettre d’intention au CIO avant la date limite du mardi 15 septembre à minuit. Toronto, un moment pressentie, s’était retirée de la course plus tôt dans la journée. Doha n’a jamais entamé la moindre démarche auprès du CIO, a expliqué Thomas Bach. Quant à Bakou, autre candidate potentielle, ses autorités ont « discuté à plusieurs reprises » avec l’organisation olympique, a confirmé Thomas Bach ce mercredi à l’occasion d’une téléconférence. Avant de préciser: « Mais nous avons convenu d’un commun accord qu’une candidature pour 2024 aurait nécessité une étude plus approfondie. »

A ces cinq villes candidates, le CIO entend faire profiter à fond de sa nouvelle philosophie, contenue dans l’Agenda 2020. La transparence, d’abord. Pour la première fois de l’histoire, le processus de candidature dans son intégralité est rendu public. Ses modalités ont été envoyées ce mercredi aux postulants en même temps qu’elles étaient mises en ligne sur le site Internet du CIO.

La simplicité, ensuite. Le CIO l’avait annoncé dès sa session du mois d’août dernier à Kuala Lumpur: la short-list est supprimée, toutes les villes ayant envoyé leur lettre avant minuit mardi 15 septembre sont d’ores et déjà candidates. Elles iront toutes au bout de la course. Les deux années qui les séparent du vote, prévu en septembre 2017 à Lima, au Pérou, s’annoncent moins complexes que lors des campagnes précédentes. Thomas Bach l’a expliqué: »Nous avons largement simplifié le processus. Par exemple, les 7000 pages des manuels techniques envoyés aux candidats ont été réduites à seulement 350 pages. »

Les sous, enfin. Selon les termes de l’Agenda 2020, les Jeux coûteront moins cher, les campagnes de candidature également. La contribution du CIO au budget d’organisation s’élèvera à 1,5 milliards d’euros pour les Jeux de 2024 (1,7 milliards de dollars). Elle était de 1,5 milliards de dollars pour les JO de Rio en 2016. Dans le même temps, le CIO entend réduire les dépenses des villes candidates. Thomas Bach a ainsi précisé que le nombre de présentations officielles autorisées aux postulants allait passer de 9 à 3. « Et nous prendrons à notre charge les dépenses de voyage et de séjour des délégués des équipes de candidature », a indiqué le dirigeant allemand.

Pour le reste, l’heure n’est pas encore à l’évaluation des chances des uns et des autres. Elle ne le sera sans doute jamais. Prudent, Thomas Bach se garde bien de laisser entendre que le vote pourrait pencher d’un côté ou de l’autre. Il souligne que la règle de l’alternance géographique ne jouera « aucun rôle. » Il balaye l’idée que le faramineux contrat signé par le groupe américain NBC Universal puisse favoriser les chances de Los Angeles. « Ma réponse est claire et elle est négative: nous n’accepterons jamais de signer un contrat qui influence un vote, a tranché Thomas Bach. La preuve en est que ce contrat sur les droits de télévision a été signé jusqu’en 2032. »

Interrogé sur la situation très particulière d’Hambourg, la seule des cinq villes en course ayant décidé d’organiser un référendum sur son projet olympique, le président du CIO a eu cette réponse: « Nous voulons envoyer les athlètes dans une ville où ils seront les bienvenus. » Une façon de signifier que le référendum ne jouera certainement pas contre le dossier allemand, mais qu’il pourrait au contraire, en cas de résultat très favorable, renforcer ses chances.

La course est lancée. Verdict dans 24 mois.