Candidatures

« A Doha, on ne parle pas d’une candidature olympique »

— Publié le 25 mars 2015

Doha n’a jamais caché ses ambitions olympiques. La capitale du Qatar s’est lancée deux fois dans l’aventure, pour les Jeux d’été en 2016 et 2020, mais elle n’a jamais pu dépasser le statut de ville requérante. Renouvellera-t-elle l’expérience pour les JO d’été de 2024? La question est sur toutes les lèvres. Et les rumeurs répondent déjà par l’affirmative. Pourtant, rien n’est moins sûr. FrancsJeux a interrogé à Doha l’une des personnalités les plus influentes du sport qatari, Dahlan Jumaan Al Hamad, le président de la Fédération d’athlétisme du Qatar, vice-président de l’IAAF (notre photo). Ses réponses laissent planer un sérieux doute.

FrancsJeux: Doha sera-t-elle, pour la troisième fois de suite, candidate aux Jeux d’été?

Dahlan Jumann Al Hamad: La réponse ne m’appartient pas. Elle est du ressort de notre gouvernement. Bien sûr, j’aimerais beaucoup que nous tentions une troisième fois l’aventure. Si nous le faisions, les fédérations sportives seraient très impliquées. Mais il revient aux autorités politiques de faire le premier pas.

Aujourd’hui, quelle est la tendance?

Je n’ai aucune information sur une possible candidature aux Jeux d’été en 2024. Nous irons peut-être, mais aujourd’hui personne ne m’en a parlé. Je n’ai pas été sollicité.

Vous comptez pourtant parmi les personnalités les plus influentes du sport au Qatar..

A ce jour, nous n’avons pas été informés, à la Fédération qatarie d’athlétisme, d’un projet de candidature de Doha aux Jeux d’été en 2024.

Doha a décroché récemment l’organisation des Mondiaux d’athlétisme en 2019, devançant Eugene et Barcelone. Vous aviez été battus par Londres pour l’édition 2017. Cette fois, qu’est-ce qui a fait la différence?

D’abord, je tiens à préciser qu’avoir été battu par Londres pour les Mondiaux 2017 n’a pas été, à mes yeux, une défaite. L’Angleterre est une terre d’athlétisme. Etre devancé par Londres n’est pas un échec. Mais nous avons beaucoup retenu de cette expérience. Nous avons compris qu’il fallait nous montrer plus convaincants. Nous avons aussi réalisé que nous devions nettement mieux préparer et soigner notre présentation.

L’athlétisme au Qatar n’a jamais fait une grande place aux femmes. Les choses pourront-elles changer grâce aux Mondiaux en 2019 à Doha?

Ma fédération a été la première, au Qatar, à intégrer des femmes. Nous avons aujourd’hui une équipe féminine. Mais il n’est pas facile de changer les habitudes et la culture d’une société. En 2019, aux Mondiaux de Doha, nous aurons besoin de présenter une forte équipe féminine. Nous y travaillons actuellement avec le ministère de l’Education. Je ne dis pas que nous aurons des championnes du monde, mais l’événement pourrait nous aider à accélérer le développement de l’athlétisme et du sport féminins au Qatar.

Vous êtes actuellement l’un des vice-présidents de l’IAAF. Entre Sebastian Coe et Sergueï Bubka, les deux candidats à la succession de Lamine Diack, lequel soutenez-vous?

Je soutiendrai celui des deux qui me semblera le plus engagé dans le développement de l’athlétisme. Mais ils sont tous les deux d’excellents candidats. Ils peuvent tous les deux gagner.