Candidatures

Boston, l’élue américaine

— Publié le 9 janvier 2015

Les Américains ont choisi. Et, surprise, ils ont opté pour Boston, capitale du Massachusetts, la plus européenne des grandes métropoles des Etats-Unis. Après plus de vingt mois d’une course par élimination, le comité olympique américain (USOC) a fait son choix jeudi après-midi, à Denver, entre les quatre derniers finalistes pour les Jeux d’été de 2024. Et déjoué les pronostics en abandonnant la piste de Los Angeles, considérée depuis longtemps comme la plus sûre des options.

Les quinze membres du comité directeur de l’USOC se sont réunis une grande partie de la journée, à huis clos, dans un salon de l’aéroport de Denver. Une réunion bouclée par la publication d’un bref communiqué. « La décision a été prise à l’issue de vives discussions et après plus d’un tour de scrutin. Boston a reçu au final le soutien unanime des membres du comité directeur », a indiqué l’USOC.

Avouons-le, la désignation de Boston constitue une surprise. Dans le mouvement olympique, Los Angeles est toujours apparue comme la favorite. La piste San Francisco, longtemps soutenue par Larry Probst, le président de l’USOC (et membre du CIO), a également été évoquée comme solide et crédible. Boston n’a jamais semblé être plus qu’une outsider. Sur les réseaux sociaux, jeudi 8 janvier, il a même été écrit à plusieurs reprises que des rumeurs annonçaient depuis Denver que Boston et Washington avaient été écartées, la décision finale devant se jouer entre les deux villes californiennes.

Mais un signe avait alerté les plus observateurs: la publication plus tôt dans la semaine d’une chronique de Thomas Bach, le président du CIO, dans les colonnes du Boston Globe. Une tribune libre dans laquelle le dirigeant allemand détaillait la nouvelle donne olympique après le vote des résolutions de l’Agenda 2020. Hasard ou pas, l’article annonçait à sa façon la victoire de Boston.

Pourquoi Boston? L’USOC doit apporter quelques éléments de réponse au cours d’une conférence de presse, prévue ce vendredi matin, heure américaine, dans la capitale du Massachusetts. Une chose est sûre: son équipe de candidature a été la plus active pendant les longs mois de campagne, notamment en termes de communication et de présence sur les réseaux sociaux. Boston a su donner l’impression d’être, dans cette course à quatre avec Los Angeles, San Francisco et Washington, la plus désireuse de se lancer dans la bataille pour les Jeux de 2024.

« Nous sommes impatients de soumettre notre candidature pour les JO de 2024 et nous pensons que nous avons avec Boston un partenaire costaud pour présenter un dossier convaincant », a expliqué Larry Probst. En ajoutant: « Le processus de consultation mis en place a permis de définir une candidature américaine forte qui peut servir les athlètes, les mouvements olympique et paralympique. »

A Boston, le choix de l’USOC a été accueilli comme un premier succès. « Des Jeux à Boston pourraient être les plus novateurs, durables et excitants de l’histoire, ils pourraient inspirer les futures générations de décideurs », s’est enthousiasmé John Fish, le président de Boston 2024.

Sur le papier, le projet présenté par Boston aux décideurs de l’USOC semble coller comme un calque aux nouvelles attentes du CIO. Le budget prévisionnel des Jeux est estimé à 4,5 milliards de dollars, soit environ 3,8 milliards d’euros. Raisonnable, donc. Le dispositif olympique s’appuierait sur un solide réseau de transports publics et, plus important, sur des installations déjà existantes. Boston 2024 déploierait ses sites de compétition sur certains des nombreux campus universitaires de la métropole, notamment les prestigieux Harvard et MIT. Plusieurs sports seraient disputés sur des installations temporaires.

Mais la capitale du Massachusetts, dont la population atteint 4,6 millions d’habitants sur l’ensemble de la métropole, n’a jamais été candidate aux Jeux d’été. Un manque d’expérience qui pourrait l’affaiblir dans une course qui s’annonce comme l’une des plus féroces de l’histoire. Surtout, elle compte déjà sur son sol plusieurs groupes d’opposants au projet olympique, dont le plus organisé, No Boston Olympics, a déjà fait souvent parler de lui au cours des derniers mois.