— Publié le 28 octobre 2014

Sepp Blatter et Vladimir Poutine, l’entente cordiale

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Crise ukrainienne ou pas, Vladimir Poutine peut dormir sur ses deux oreilles: la FIFA et son président, Sepp Blatter, ne viendront pas lui chercher des poux dans la tête quant à la préparation de la Coupe du Monde de football en Russie en 2018. Le dirigeant suisse a fait le voyage vers Moscou, en ce début de semaine, pour assister en invité d’honneur à la cérémonie de présentation du logo du prochain Mondial. Tout sourire, il a assuré de son « soutien inconditionnel » le président russe et les autorités du pays. Mieux (ou pire): Sepp Blatter a écarté d’un geste sans nuance toute idée d’un boycott de l’événement pour cause de crise ukrainienne.

« La FIFA soutient inconditionnellement la Coupe du Monde en Russie, a lâché Sepp Blatter. Nous faisons confiance au pays, nous faisons confiance à ses autorités. Le boycott n’a jamais rien apporté de positif. Le football peut aider non seulement à unifier la Russie, mais également à montrer au monde entier qu’il est plus fort que n’importe quel mouvement de protestation. »

Voilà qui est dit. Vladimir Poutine peut respirer, les ennuis ne viendront jamais de Zurich, siège de la FIFA, au moins tant que Sepp Blatter y tiendra la maison. Très en verve, le Suisse a même expliqué, en référence à un courrier envoyé au printemps dernier par des sénateurs américains, dont l’ancien candidat à la présidentielle John McCain, lui demandant de retirer l’organisation du Mondial 2018 à la Russie en raison de son rôle dans la crise en Ukraine: « Lorsque nous recevons des lettres d’Amérique du Nord, nous leur répondons qu’il s’agit de football. » Naturellement…

Plus pro-Russe que jamais, Sepp Blatter a distribué sans retenue les bons points au comité d’organisation du Mondial. L’état d’avancement des travaux? Parfait. « Je peux dire qu’en comparaison avec le Brésil, la Russie est très en avance sur le programme. » Les critiques de l’opinion internationale sur la démesure des Jeux d’hiver de Sotchi? Injustifiées. « Souvenez-vous, nous étions face à la même situation avant Sotchi. Mais ni pendant les Jeux, ni après, nous n’avons plus entendu aucune critique de cet événement. »

A moins de quatre ans de l’événement, la Russie fait déjà figure de première de la classe, au moins aux yeux du président Blatter. Plus terre à terre, le Suisse a profité de l’occasion pour évoquer deux sujets de discussion encore non tranchés: le match pour la 3ème place et la cérémonie d’ouverture du Mondial 2018.

A propos du premier, il a assuré qu’il n’avait pas l’intention de l’annuler, en réponse à certaines voix le jugeant superflu. « Ces rencontres sont très importantes et toujours spectaculaires », a-t-il suggéré.

Quant à la cérémonie d’ouverture, elle pourrait selon lui avoir lieu un jour avant le 1er match du tournoi. « Nous avons essayé de le faire lors du Mondial en 2006 en Allemagne, mais cela n’a pas bien marché, a-t-il rappelé. Mais nous pourrions tenter à nouveau l’expérience en Russie, où trois stades à Moscou peuvent accueillir la cérémonie d’ouverture ».

Officiellement candidat à sa propre réélection, Sep Blatter n’est pas encore assuré de présider toujours la FIFA au moment du Mondial 2018 en Russie. Mais on devine, à l’écouter évoquer l’événement, que la perspective de passer la main ne l’effleure pas vraiment.