— Publié le 21 août 2014

« Nous allons encore faire évoluer le tir à l’arc »

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Ugur Erdener ne craint pas de multiplier les casquettes. Président du Comité olympique turc (TOC), il préside également la Fédération internationale de tir à l’arc. Et il siège désormais à la Commission exécutive du CIO. Un personnage d’apparence discrète, à la voix humble et aux manières courtoises, mais à l’influence réelle. FrancsJeux l’a rencontré à Nankin, aux Jeux olympiques de la Jeunesse, où il a non seulement évoqué la probable candidature d’Istanbul pour les Jeux de 2024, mais aussi détaillé l’actualité et l’avenir du tir à l’arc mondial.

FrancsJeux: Comment se porte le tir à l’arc mondial ?

Ugur Erdener: Il se porte très bien. Et même mieux que jamais. La compétition olympique des Jeux de Londres a été un très grand succès. Le tir à l’arc s’y est révélé l’un des sports les plus suivis et les plus réussis des JO de 2012. Mais cela ne doit rien au hasard, c’est la conséquence des nombreux changements et innovations que nous avons apportés à notre sport. Il nous fallait être plus dynamique et plus attractif, notamment pour la télévision. Nous l’avons fait. Quelques années en arrière, une compétition internationale de tir à l’arc était une succession de journées, toutes identiques, où les archers enchaînaient les flèches. C’était ennuyeux, même pour moi. Aux Jeux de Londres, 30% des rencontres se sont jouées sur les flèches décisives.

Le sport doit-il continuer à évoluer ?

Oui. Nous ne devons pas en rester là, même si beaucoup de choses ont changé en peu de temps. Le tir à l’arc doit sans cesse se préoccuper de la façon d’attirer les jeunes. A ce titre, les Jeux olympiques de la Jeunesse constituent pour nous une excellente opportunité. Nous y avons inclus une épreuve mixte, réunissant un garçon et une fille. Nous essayerons peut-être de l’ajouter au programme des Jeux olympiques. Et nous avons d’autres idées nouvelles.

L’an passé, la Coupe du Monde a fait étape à Paris, où la compétition a été organisée face à la Tour Eiffel, dans les jardins du Trocadéro. Est-ce une initiative à renouveler ?

Bien sûr. Le tir à l’arc doit aller à la rencontre du public. L’expérience de Paris était magnifique. Cette année, la finale de la Coupe du Monde se déroulera à Lausanne (6 et 7 septembre), également en pleine ville (sur la Place de la Navigation). A Lausanne où nous allons ouvrir à la rentrée un centre mondial permanent d’entraînement. Un projet très important à mes yeux, car il peut constituer un formidable outil pour le développement de la pratique au niveau global. Les pays qui manquent de structures pourront y envoyer leurs meilleurs archers.

Plusieurs fédérations internationales s’inquiètent de l’avancée des travaux à Rio pour les Jeux de 2016. Est-ce votre cas ?

Non. Nous allons profiter d’un site de compétition de grande qualité, dont nous sommes très heureux. A ce jour, nous n’avons constaté aucun retard ou problème. Pour le tir à l’arc, les Jeux de Rio pourraient avoir lieu dès demain.