— Publié le 22 juillet 2014

Une démission qui cache une mise à la porte

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Les apparences sont trompeuses. A moins de quatre ans des Jeux d’hiver, tout semblait avancer parfaitement droit à PyeongChang, en Corée du Sud. La préparation des JO en 2018 ne présentait aucune zone d’ombre. Une récente visite de la commission de coordination du CIO avait conclu son rapport par une note très optimiste. Thomas Bach lui-même avait assuré, une main sur le coeur, que les Coréens sauraient organiser « d’excellents Jeux olympiques », après avoir visité les lieux au début de ce mois.

Mais la démission surprise du patron du Comité d’organisation (POCOG), Kim Jin-Sun, annoncée lundi 21 juillet, a semé le trouble. Un sentiment renforcé par la révélation par la presse sud-coréenne, ce mardi 22 juillet, d’une information de taille: Kim Jin-sun, l’ancien gouverneur de la région de Gangwon, placé à la tête du POCOG depuis 2011, n’aurait pas démissionné de sa propre volonté. Il aurait été forcé à rendre les clefs du navire.

A en croire les médias de Séoul, le Comité d’organisation des Jeux d’hiver de PyeongChang aurait été l’objet d’un audit diligenté par les autorités politiques du pays. L’enquête a débuté à la fin du mois de mai. Elle a été bouclée le 11 juillet. Ses résultats ne devraient pas être connus avant plusieurs semaines, mais certaines fuites font état de retards importants dans la construction de l’anneau de patinage de vitesse et d’un programme de marketing aux résultats pour l’instant très inférieurs aux objectifs.

L’audit aurait sérieusement écorné l’image de Kim Jin-sun. Surtout, il aurait mis en lumière son incapacité à mener le projet olympique sud-coréen à son terme. Sa démission cacherait en réalité un licenciement ordonné par le gouvernement de Séoul.

Selon plusieurs officiels de la région de Gangwon, où se situe la ville de PyeongChang, cités sous condition d’anonymat par l’agence de presse AP, les retards dans la construction du site de patinage de vitesse grande piste seraient le résultat d’un débat encore non tranché sur l’utilisation future de cet équipement olympique. Les mêmes sources assurent que cette question n’est pas directement de la responsabilité du POCOG, donc de Kim Jin-sun, les constructions étant supervisées par les autorités de la province de Gangwon.

Il n’empêche, le patron du Comité d’organisation en a fait les frais. Preuve que les Sud-Coréens, finalement choisis pour organiser les Jeux d’hiver après deux candidatures infructueuses, pour 2010 puis 2014, ne supporteront aucun écart dans leur planning olympique. Une détermination qui devrait rassurer le CIO, par ailleurs très occupé par les retards dans la préparation des Jeux d’été à Rio de Janeiro.