Candidatures

L’Europe ouvre la boîte à idées

— Publié le 16 juillet 2014

Révolution dans l’univers olympique. Quatre comités nationaux olympiques, et non des moindres, ont rédigé et signé un document commun pour inviter le CIO à revoir le processus de candidature des villes pour les Jeux d’hiver et d’été. Les CNO de Suisse, d’Allemagne, d’Autriche et de Suède ont uni leurs efforts, et partagé leurs réflexions, dans le cadre de l’agenda 2020, la feuille de route stratégique du mouvement olympique initiée par Thomas Bach.

Le document en question, long d’une quinzaine de pages, a été rendu public mardi 15 juillet. Il est cosigné par Michael Vesper, directeur général de la Confédération Olympique et Sportive Allemande, Peter Mennel, directeur général du CNO autrichien, Stefan Lindeberg, président du CNO suédois, et Jörg Schild, président de Swiss Olympic. Les quatre signataires précisent: « Nous faisons tous partie du Mouvement olympique. Nous croyons aux valeurs olympiques, au caractère unique des Jeux olympiques et aux divers potentiels des Jeux olympiques en matière de développement durable d’une ville, d’une région et du sport. Nos propositions visent à renforcer les valeurs olympiques, à réduire la complexité des Jeux et à favoriser la durabilité, la transparence et la flexibilité pour les candidatures à venir. »

Les représentants des quatre pays se sont rencontrés à deux reprises, pour discuter de cette question, lors des Jeux de Sotchi. Une troisième réunion s’est tenue à Francfort au début du mois de mai.

Leur démarche commune n’a donc rien d’un front d’opposition. Elle se veut constructive. Une force de proposition initiée par quatre pays dont les projets olympiques respectifs ont tous été renvoyés par le fond (St Moritz, Munich et Oslo pour les JO d’hiver de 2022, Vienne pour ceux d’été en 2028), faute d’avoir pu obtenir le soutien des forces politiques.

Dans leur document, les quatre pays européens demandent au CIO qu’il soit « plus impliqué dans le processus de mise en candidature, qu’il offre plus de garanties, qu’il partage les risques de façon plus équitable et qu’il soit plus flexible. » En clair, Suédois, Allemands, Autrichiens et Suisses réclament une réforme en profondeur du processus de candidature, pour en réduire les coûts, les exigences et en favoriser la transparence.

Selon les signataires, des pays européens « aux reins solides » ont été confrontés à des problèmes semblables lorsqu’ils ont étudié la possibilité de déposer leur candidature. Ils ont notamment constaté que « les pouvoirs publics et politiques craignent apparemment les coûts élevés pour postuler et pour organiser les Jeux, en particulier depuis l’explosion des coûts aux Jeux de Sotchi, ainsi que les préoccupations relatives aux droits de l’homme et au développement durable. » Ils jugent également que la situation « est aggravée par la méfiance des médias envers le CIO. »

Le document dresse une liste de huit défis auxquels sont confrontés les candidats à l’organisation des Jeux olympiques, ainsi que la manière d’y remédier. Ces défis sont liés aux exigences du CIO en matière de candidature. Ils peuvent être résumés par les trois aspects suivants :

  • Le processus de candidature pour l’organisation des Jeux olympiques
  • Le coût des Jeux olympiques
  • La dimension des Jeux olympiques

La balle est désormais dans le camp du CIO. Thomas Bach l’a dit et répété: l’agenda 2020 doit ratisser large et envisager toutes les pistes de réflexion pour une modernisation des Jeux. Affaire à suivre.