— Publié le 31 mars 2014

Entre présidents, l’union fait la force

Institutions Focus

Certaines rencontres ne sont jamais fortuites. Thomas Bach, le président du CIO, a fait le voyage vers Koweït City, pour le weekend, à l’invitation de Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah. Officiellement, pour assurer de sa présence la réunion de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), présidée par Sheikh Ahmad. Surtout, pour poser avec son « ami et allié », Sheikh Ahmad, les bases de l’avenir du mouvement olympique.

Les deux hommes ont tenu, dimanche matin, une conférence de presse commune dans les locaux flambant neufs de l’Association olympique asiatique (OCA), elle aussi présidée par Sheikh Ahmad. Au premier rang de l’assistance, quelques-uns des personnages les plus influents du mouvement olympique: la Marocaine Nawal El Moutawakel, l’Ivoirien Lassana Palenfo, l’Australien Kevan Gosper, le Sud-africain Sam Ramsamy, l’Américain Larry Probst. La veille, les plus observateurs avaient pu apercevoir, dans le même bâtiment, l’Irlandais Patrick Hickey, le Roumain Marius Vizer, la Suédoise Gunilla Lindberg…

Bref, Koweït City était l’endroit où être, depuis vendredi 28 mars, pour quiconque prétend compter dans la sphère d’influence de l’olympisme. Denis Masseglia, le président du CNOSF, a fait le voyage, au titre de la commission du marketing de l’ACNO. Selon le décompte officiel, pas moins de 41 membres du CIO se sont croisés, à un moment ou un autre, dans les couloirs de l’hôtel Symphony ou dans les étages du siège de l’OCA.

L’occasion était trop belle, pour Thomas Bach et Sheikh Ahmad, de faire cause commune. Et signifier clairement que, entre présidents, l’union fait la force. Le Koweïtien s’est dit « honoré » par la venue sur ses terres de son « Excellence, le docteur Thomas Bach ». L’Allemand a assuré, une main sur le coeur, que le CIO et l’ACNO allaient « contribuer ensemble à la promotion du sport et des valeurs olympiques. » Il a parlé de « collaboration très étroite » entre les deux organisations. Il a même, surprise, applaudi des deux mains aux projets de Sheikh Ahmad de créer des « Jeux Mondiaux de plage » et d’organiser tous les ans une soirée de remise de trophées aux meilleurs athlètes de la planète.

Thomas Bach a profité de l’occasion, et du prestige de l’assistance, pour détailler le planning de « l’agenda olympique 2020 », vaste plan de réformes censé faire moderniser le CIO et, avec lui, l’ensemble du mouvement olympique. En juin 2014, les groupes de travail seront constitués. En juillet, les différentes parties prenantes seront réunies pour un sommet, semblable à celui organisé en novembre dernier. En septembre, les propositions de groupes de travail et les idées suggérées lors du sommet de juillet seront transmises aux différentes commissions du CIO, lesquelles formuleront dès le mois suivant des recommandations  à la commission exécutive. Enfin, la session extraordinaire du CIO, prévue les 8 et 9 décembre à Monaco, planchera sur le document préparé par la dite commission, avec la volonté de trancher et soumettre aux votes les idées les plus consensuelles. Thomas Bach n’a omis aucun détail. Sheikh Ahmad a écouté silencieusement. Qui ne dit mot consent.